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Accord pour une trêve et la libération d'otages à Gaza


Environ 240 personnes, principalement israéliennes, ont été enlevées le jour de l'attaque du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza.
Environ 240 personnes, principalement israéliennes, ont été enlevées le jour de l'attaque du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza.

Israël et le Hamas ont annoncé mercredi la conclusion d'un accord prévoyant la libération de 50 otages retenus dans la bande de Gaza en échange de prisonniers palestiniens et d'une trêve de quatre jours dans le territoire palestinien, encore visé par des frappes israéliennes.

Au 47e jour de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste sur le sol israélien le 7 octobre, le Qatar, un des médiateurs entre les belligérants, a confirmé à 03H30 GMT qu'une "pause humanitaire" serait annoncée "dans les prochaines 24 heures" et durerait "quatre jours, avec possibilité de prolongation".

Plus tôt dans la nuit, le gouvernement israélien avait annoncé avoir approuvé "dans les grandes lignes" un accord pour la libération d'au moins 50 otages, des femmes et des enfants, "pendant quatre jours au cours desquels il y aura une accalmie dans les combats", selon un communiqué transmis à l'AFP.

Le Hamas a salué un accord de "trêve humanitaire", précisant que les dispositions de cet accord avaient été formulées "conformément à la vision de la résistance". Environ 240 personnes ont été enlevées le jour de l'attaque du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, territoire de quelque 360 km2 toujours bombardé mercredi par l'armée israélienne, d'après des témoins et des images de l'AFP.

Doha œuvre depuis des semaines avec Washington et Le Caire pour obtenir une libération de ces otages retenus à Gaza en échange de celle de prisonniers palestiniens et d'une trêve dans les combats dans le territoire palestinien, confronté à un siège total imposé par Israël et en proie à une très grave situation humanitaire.

"Extraordinairement satisfait"

Le président palestinien a salué "l'accord de trêve humanitaire", selon un haut responsable de l'Autorité palestinienne, et son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi s'est félicité de "l'échange d'otages contre des prisonniers" palestiniens, après plus de six semaines d'une guerre meurtrière. Le président américain Joe Biden s'est déclaré par ailleurs "extraordinairement satisfait", la Russie et la Chine ont salué l'accord, la France soulignant "le travail du Qatar", dans la médiation.

Les Etats-Unis s'attendent à ce que trois ressortissantes américaines fassent partie des otages libérés, a indiqué un haut responsable de la Maison Blanche. En échange de la libération des otages, 150 prisonniers palestiniens, des femmes et des jeunes de moins de 19 ans, sortiront des prisons israéliennes, selon le Hamas.

"Chaque jour, un certain nombre d'otages seront libérés (...) et ce nombre devrait atteindre 50 au quatrième jour" de trêve, a affirmé à l'AFP le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed Al-Ansari. Selon M. Ansari, l'accord n'inclut pas la libération de militaires enlevés et prévoit qu'il n'y aura "aucune opération de reconnaissance" israélienne durant le transfert des otages.

Un haut responsable du Hamas a dit à l'AFP s'attendre à ce "qu'un premier échange de 10 otages contre 30 prisonniers soit réalisé dès jeudi" et que la trêve pourrait être prolongée. Pour sa part, le gouvernement israélien affirme qu'après 50 otages relâchés, la libération de "dix otages supplémentaires conduira à une journée supplémentaire de pause".

L'arrêt des hostilités pourrait prendre "un certain temps" pour être appliqué sur le terrain, a prévenu Majed Al-Ansari. Par ailleurs, la pause humanitaire permettra l'entrée d'un "plus grand nombre de convois humanitaires et d'aide d'urgence, y compris du carburant", selon le ministère des Affaires étrangères du Qatar.

"Apaiser la crise humanitaire"

Mardi, le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) avait averti qu'une "tragédie" sanitaire se profilait dans la bande de Gaza, où l'eau "manque cruellement" et la pénurie de carburant risque de provoquer "l'effondrement des services d'assainissement".

En Israël, 1.200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées, selon les autorités, dans l'attaque du Hamas du 7 octobre, d'une ampleur et d'une violence inédites dans l'histoire du pays. En représailles, Israël a promis "d'anéantir" le mouvement islamiste et pilonne sans relâche la bande de Gaza, où son armée mène depuis le 27 octobre une offensive terrestre contre le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.

Dans le territoire palestinien, plus de 14.000 personnes ont été tuées dans les bombardements israéliens, dont plus de 5.800 enfants, selon le gouvernement du Hamas. En Israël, les familles des otages attendent désespérement depuis des semaines un accord sur la libération de leurs proches.

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Gilad Korngold, dont le fils, sa femme et leurs enfants de 8 et 3 ans sont retenus à Gaza, explique mercredi que les familles ne savent pas encore qui sera relâché "parce que le Hamas annoncera les noms chaque soir de ceux qui sortiront le lendemain". "Mon fils restera là-bas parce que ça concerne seulement les femmes et les enfants", affirme-t-il, ajoutant: "Avant que je les vois de mes propres yeux, je ne croirai rien de ce quiconque dira".

Côté palestinien, en Cisjordanie occupée, Mohammed Ziyaadah, dont la sœur de 29 ans est emprisonnée, se dit "très heureux" de sa libération attendue. "C'est une joie incomparable, nous espérons la libération de tous les prisonniers".

Poursuite de la guerre

Malgré cet accord pour une courte trêve, les parties au conflit restent sur leur garde. "Nous confirmons que nos mains resteront sur la gâchette et que nos bataillons triomphants resteront aux aguets", a averti le Hamas.

"Le gouvernement israélien, l'armée israélienne et les forces de sécurité poursuivront la guerre pour ramener toutes les personnes enlevées, éliminer le Hamas et garantir qu'il n'y ait plus aucune menace pour l'Etat d'Israël depuis Gaza", a, de son côté, confirmé le gouvernement après son vote sur l'accord.

Mercredi, les bombardements n'avaient pas cessé sur la bande de Gaza, des témoins faisant état à l'AFP de frappes, notamment sur la mosquée al-Noor. Depuis des semaines, les organisations internationales et de nombreuses capitales étrangères multipliaient les appels à un cessez-le-feu ou à une trêve face à la situation humanitaire catastrophique.

D'après l'ONU, plus de 1,7 million des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés par la guerre dans la bande de Gaza, soumise depuis le 9 octobre par Israël à un "siège total", où l'aide humanitaire et le carburant y arrivent au compte-gouttes via l'Egypte.

"Guerre contre les hôpitaux"

Mardi, Médecins sans frontières (MSF) a annoncé que trois médecins, dont deux travaillant pour l'ONG, avaient été tués dans une frappe sur l'hôpital al-Awda du camp de Jabaliya. A Beit Lahia, des images de l'AFP montraient mercredi une frappe israélienne près de l'hôpital Kama Adwan. Le Hamas affirme qu'Israël mène "une guerre contre les hôpitaux" de Gaza, dont la quasi-totalité dans le nord du territoire ne fonctionnent plus.

Israël, qui occupe depuis le 15 novembre l'hôpital al-Chifa, le plus grand de la bande de Gaza, accuse de son côté le Hamas de se servir des hôpitaux comme de bases militaires, enfouies notamment dans des tunnels, et d'utiliser les civils qui s'y trouvent comme des "boucliers humains", ce que le mouvement palestinien dément.

Mercredi, le Croissant-rouge palestinien a affirmé que 14 ambulances étaient arrivés à al-Chifa pour évacuer les blessés et les patients. A la faveur de l'accord de trêve à Gaza, un haut responsable de la Maison Blanche a dit que Washington espérait désormais une "pause complète" dans les hostilités entre le Hezbollah libanais et l'armée israélienne à la frontière entre les deux pays.

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