Applaudissements, chaudes poignées de main et accolades, c'est l'épilogue de huit mois de négociations souvent houleuses entre le gouvernement ivoirien et les organisations syndicales de travailleurs.
Huit mois de discussions pour trouver un accord sur une série de revendications à l'origine de plusieurs mouvements de grève qui ont paralysé l'administration et les services en novembre et janvier dernier.
Théodore Gnagna Zadi, président de la plateforme des organisations professionnelles du secteur public, s'est dit satisfait de l'accord.
"Depuis de longs mois, nous avons mené une lutte avec plusieurs points de revendications et nous avons obtenu gain de cause à 90 donc nous ne pouvons qu’être heureux", souligne-t-il à la sortie de la cérémonie.
"Le point qui cristallisait toutes les passions c’est-à-dire le stock des arriérés évalué à près de 250 milliards de francs CFA a trouvé une solution", a-t-il fièrement déclaré.
Mamadou Soro est le secrétaire général de la Centrale syndicale humanisme. Il se réjouit lui aussi de la conclusion de ces accords.
"Nous notons qu’il s’agit d’une amélioration des conditions sociales des travailleurs mis à la retraite et en activités. Participer à la cérémonie de signature d’un accord sur le paiement du stock des arriérés est un grand évènement", explique-t-il.
Dans le texte paraphé par les syndicats et le gouvernement, l'État ivoirien s'engage notamment à payer près de 250 milliards de francs CFA, soit 447 millions de dollars d'arrières de revalorisation salariale, et à abandonner la réforme de la retraite, une réforme adoptée en 2012 et qui n'était pas du goût des fonctionnaires.
L'accord prévoit également une trêve sociale de cinq ans.
Sur ce dernier point, le premier ministre Amadou Gon Coulibaly espère que les différentes parties respecteront leurs engagements.
"C’est une trêve sur une durée de cinq ans pendant laquelle les syndicats se sont engagés à régler toutes les questions par la voie de la négociation et à arrêter les grèves", a-t-il déclaré.
"Le gouvernement a aussi manifesté sa détermination à être à l’écoute des syndicats pour discuter de toutes les questions d’intérêt national dans un cadre apaisé. Je me réjouis de la signature de cet accord", a-t-il conclu.
Pour rappel, la Côte d'Ivoire compte officiellement près de 183 000 fonctionnaires.
Georges Ibrahim Tounkara, correspondant à Abidjan