Gaz lacrymogènes et canons à eau ont été utilisés à proximité du lycée Brackenfell pour disperser des centaines de militants des Combattants de la liberté economique (EFF, gauche radicale), selon des journalistes de l'AFP sur place.
La police avait au préalable installé des barbelés pour maintenir les manifestants à distance.
Les manifestants se sont ensuite regroupés quelques rues plus loin pour écouter le secrétaire général de l'EFF, Marshall Dlamini. Pendant son discours, un homme blanc s'est rapproché de l'estrade improvisée et une dizaine de militants lui sont tombés dessus, déclenchant une autre salve de gaz lacrymogène de la police.
Fin octobre, le bal de fin d'année dans ce lycée avait été annulée en raison de la pandémie. C'est ainsi qu'une petite fête privée a été organisée, en présence de quelques professeurs.
Quelques jours après, des militants de l'EFF s'étaient présentés devant le lycée mais avaient été arrêtés par des parents d'élèves. La confrontation s'était soldée par un échange de coups de poing.
Des images vidéo, qui ont largement circulé dans les médias sud-africains, montraient une poignée d'hommes blancs frappant des manifestants noirs de l'EFF dans la rue.
Dans la foulée, le président sud-africain Cyril Ramaphosa avait demandé l'ouverture d'une enquête et regretté ces violences.
"Le spectacle de parents et de manifestants en arrivant à échanger des coups devant la grille de l'école est profondément regrettable" et rappelle "des souvenirs blessants d'un passé que nous ne souhaitons pas retrouver", avait-il écrit dans un communiqué.
Ces tensions interviennent quelques semaines après des confrontations à ressort raciste dans la ville de Senekal (centre), où l'assassinat d'un fermier blanc par des suspects noirs avait mis le feu aux poudres.
Une génération après la fin de l'apartheid, la question raciale reste très vive en Afrique du Sud.
"L'apartheid n'a pas pris fin en 1994. Ils (les Blancs) n'arrêtent pas de nous montrer leurs vraies couleurs", a twitté l'EFF.
Le lycée a expliqué ne pas pouvoir être tenu responsable d'une soirée privée, organisée en dehors de ses murs. Son proviseur, Jannie Muller, a cependant exprimé son "profond regret pour la douleur" infligée, "en particulier aux lycéens noirs" de son établissement.
Le pasteur Desmond Tutu, compagnon de lutte de Nelson Mandela, a affirmé que les confrontations autour du lycée étaient "le symbole des questions non-résolues du passé de l'Afrique du Sud".