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Accusations de rachat de cartes d'électeurs à la veille de la présidentielle au Gabon


Affiches de campagne à Libreville.
Affiches de campagne à Libreville.

Le compte à rebours a commencé vendredi au Gabon à la veille de l'élection présidentielle alors que les partisans du président sortant Ali Bongo Ondimba et son principal rival Jean Ping s'accusent d'organiser le rachat de cartes d'électeurs.

Les soupçons portent sur des rachats de cartes électorales que les quelque 628.000 électeurs inscrits pouvaient retirer jusqu'à vendredi midi (11h00 GMT) pour le vote à un tour de samedi.

"A Oyem (nord) où je suis en ce moment, des équipes (pro-Ali Bongo) font du porte-à-porte pour racheter les cartes aux gens", a déclaré à l'AFP une figure de la société civile, l'opposant Marc Ona. "Surtout dans les villages, ils profitent de la pauvreté des gens qui ne comprennent pas le sens du vote", accuse-t-il, avançant un prix entre 10.000 et 50.000 FCFA (15 et 75 euros). Au Gabon, le salaire minimum s'élève à 80.000 FCFA par mois.

"Certaines équipes de Jean Ping dans le 4e arrondissement de Libreville achèteraient des cartes d'électeurs. Ils veulent organiser l'abstention dans des fiefs d'Ali Bongo. Ces gens-là (ndlr: qui vendent leur carte) ne voteront pas", assure de son côté à l'AFP le porte-parole du gouvernement et du président-candidat, Alain-Claude Bilie-By-Nze.

"Nous savons qu'il y a beaucoup d'accusations dans ce sens et nos observateurs sur le terrain suivent cela, mais ils ne font leur rapport que sur les preuves qu'ils récoltent eux-même", a déclaré à l'AFP la porte-parole de la mission des observateurs de l'Union européenne (UE), Sarah Crozier.

"Nous savons qu'Ali Bongo va essayer de tricher, tout comme il l'a fait en 2009", a déclaré M. Ping, au quotidien américain USA Today.

"Mais nous savons comment il va tricher et nous ferons tout pour prévenir cela", a ajouté l'ex-patron de l'Union Africaine, qui a reconnu avoir été lui-même témoin de fraudes électorales quand il était au coeur du système avec l'ancien président et père de l'actuel, Omar Bongo Ondimba.

Franceville, Port-Gentil et enfin Libreville: Ali Bongo va multiplier les sauts de puce en jet privé pour terminer sa campagne - menée à grands renforts de moyens financiers - par un rassemblement qui s'annonce massif dans un stade d'un quartier populaire de la capitale.

L'équipe de campagne d'Ali Bongo a prévu des "points d'embarquement" annoncés dans la presse pour le "transport des populations" vers ce meeting de clôture au stade de Nzeng-Ayong à partir de 14h00 (13h00 GMT).

Jean Ping, va également tenir une réunion publique dans la capitale, avant une "messe d'action de grâce".

Avec AFP

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