"Selon les informations reçues, ces violences auraient entraîné la mort de plusieurs membres de la communauté musulmane", a annoncé samedi dans un communiqué la mission de l'ONU (Minusca) qui "condamne avec fermeté la poursuite des affrontements".
Des violences ont opposé mardi les membres de deux groupes armés: l'Union pour la paix en Centrafrique (UPC) d'Ali Darass et un groupe d'autodéfense, selon des sources concordantes.
L'UPC a fait état d'une vingtaine de morts parmi ses combattants. "La mosquée de Kembé a été attaquée par des antibalaka" (milices majoritairement chrétiennes), a indiqué à l'AFP l'un des coordonnateurs politiques de l'UPC.
Kembé est située entre Bangassou, contrôlée depuis le mois de mai par des antibalaka, et Alindao, fief de l'UPC, mouvement emmené par Ali Darassa qui se battait traditionnellement contre le groupe armé du FPRC, formée autour de Nourredine Adam.
L'UPC estime que l'accord de cessez-le-feu signé lundi avec d'autres groupes armés basés plus au nord n'est pas remis en cause. L'un de ses membres est devenu conseiller à la présidence.
D'autres membres de groupes armés ont fait leur entrée au nouveau gouvernement alors que se met en place une Cour pénale spéciale pour juger les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre en Centrafrique.
La Minusca, souvent décriée par les Centrafricains pour son manque de réactivité, a annoncé samedi l'envoi d'une "mission conjointe à Kembé pour prendre toute la mesure de la situation sur place".
Le ministère de l'Intérieur devrait envoyer des hommes pour enquêter avec la force onusienne et "faire une évaluation aérienne de la situation", a déclaré une source officielle.
"La zone est inaccessible, il n'y a pas de réseaux internet et téléphonique (...). Nos seules sources proviennent d'un groupe armé qui est le seul à posséder un téléphone satellitaire", ont indiqué des sources onusiennes à l'AFP.
Depuis mai 2017, les préfectures de la Basse-Kotto et du Mbomou sont en proie à une vague de violences déclenchée à partir de Bangassou qui a fait des milliers de déplacés et de nombreux morts, dont des Casques bleus.
La Centrafrique est en proie depuis 2013 à des violences intercommunautaires, après le renversement de l'ex-président François Bozizé par les milices de la Seleka prétendant défendre la minorité musulmane, ce qui avait entraîné une contre-offensive des milices antibalaka.
AVec AFP