Le chiffre exact n’est pas encore disponible, mais le président Obama avait, auparavant, fait mention d’un retrait “significatif,” contrairement au souhait de certains éléments du Congrès, le sénateur John McCain, par exemple. Quoiqu’il en soit, les autorités américaines, y compris le président, ont toujours fait savoir que le rythme et l’ampleur d’une réduction quelconque dans les effectifs militaires américains en Afghanistan dépendra des conditions sur le terrain.
Alors que Barack Obama s’apprête à annoncer ce retrait partiel, certains se demandent justement si les conditions actuelles en Afghanistan s’y prêtent. Matthew Hoh est un ancien diplomate. Il était en fonction en Afghanistan, mais démissionna pour manifester son opposition à la guerre.
“Nous avons intensifié la guerre, dit M. Hoh. Nous avons pratiquement triplé l’effectif de nos troupes, triplé les fonds que nous coûte ce conflit…Nous avons soutenu deux élections frauduleuses ou volées…et la rébellion s’est accrue et se propage à travers le pays. Alors qu’il y a quelques années l’on pouvait dire qu’elle se limitait plus ou moins au Sud et à l’est de l’Afghanistan, aujourd’hui ce n’est pas le cas. Donc nous nous sommes enfoncés davantage dans ce sable mouvant,” conclut l’ancien diplomate Matthew Hoh.
Son opinion ne fait pourtant pas l’unanimité. Robert Gates, qui sera remplacé, le 1er juillet, à la tête du Pentagone par Léon Panetta, a parlé, il y a deux semaines, de “progrès substantiels”. Selon le général David Petraeus, commandant des troupes de l’OTAN en Afghanistan, de tels progrès sont réels, mais fragiles et réversibles. Est-ce pourquoi certains analystes pensent que M. Obama devrait également énoncer clairement, ce soir, les objectifs des Etats-Unis en Afghanistan.
Pour Andrew Wilder, directeur du Programme Afghanistan-Pakistan à L’Institut américain pour la paix, les objectifs ont varié un peu pendant les dix ans de cette guerre. Si au départ il s’agissait de vaincre Al-Qaïda et d’empêcher les Talibans de revenir au pouvoir, certains objectifs plus ambitieux-- la construction de l’état afghan, le développement du pays – se sont aussi ajoutés à la liste. Je crois, dit-il, que c’était bien, mais jamais assez clair. Il est donc urgent de re-clarifier ce que nous poursuivons en Afghanistan, puis investir dans la réalisation de tels objectifs, ajoute M. Wilder.
Quelque grande que soit la réduction annoncée ce soir par le président Obama, Robert Gates s’attend à ce qu’un nombre “important” de soldats américains restent en Afghanistan.
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