Le dirigeant pakistanais s'exprimait depuis la capitale américaine, ce premier voyage officiel aux Etats-Unis l'ayant conduit à s'entretenir la veille à la Maison Blanche avec Donald Trump.
De retour au Pakistan, "je vais rencontrer les talibans et je ferai de mon mieux pour les faire parler au gouvernement afghan", a-t-il expliqué, précisant avoir aussi parlé au président afghan Ashraf Ghani.
S'exprimant dans les locaux du think tank United States Institute of Peace, M. Khan a expliqué avoir été contacté par les talibans afghans "il y a quelques mois" après sa victoire électorale en juillet 2018, sans toutefois les rencontrer, Kaboul n'y étant pas favorable.
Selon lui, les talibans l'ont contacté parce qu'il a "toujours maintenu qu'il n'y avait pas de solution militaire" à la guerre en Afghanistan.
"En vertu de cela, j'avais un certain niveau de crédibilité pour eux", a-t-il estimé.
Le Premier ministre pakistanais s'est entretenu un peu plus tôt mardi avec le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo. Ce dernier a souligné, dans un communiqué, l'importance pour les deux pays de continuer à travailler ensemble, citant le "rôle notable du Pakistan dans le soutien au processus de paix en Afghanistan et au contreterrorisme".
Parallèlement, l'émissaire américain pour l'Afghanistan Zalmay Khalilzad se rend à Kaboul et à Doha, pour reprendre les négociations avec les talibans.
Le négociateur américain, qui a multiplié les rencontres avec les talibans depuis un an, a eu un dernier entretien avec eux à Doha le 9 juillet.
Mais le principal point d'achoppement a été jusqu'ici le refus des talibans à négocier directement avec le gouvernement afghan.
"Ca ne va pas être facile car il n'y a pas de commandement central, c'est un mouvement décentralisé", a averti le Premier ministre pakistanais, à propos des talibans.
"Mais nous estimons que si nous travaillons tous ensemble (...) c'est la meilleure chance de parvenir à la paix en Afghanistan", a poursuivi Imran Khan.
De son côté, Washington espère un accord politique avec les insurgés avant l'élection présidentielle afghane, prévue fin septembre.
Une telle avancée pourrait ouvrir la voie à un retrait des troupes américaines, 18 ans après les attentats du 11-Septembre, qui avaient poussé les Etats-Unis à lancer une vaste offensive pour déloger le régime taliban au pouvoir à Kaboul.
Avec AFP