"Nous avons envoyé une équipe technique à la Commission des prisonniers de Kaboul pour identifier nos détenus. (...) Mais malheureusement leur libération a été différée pour une raison ou pour une autre jusqu'à maintenant", a tweeté Suhail Shaheen, un porte-parole taliban.
"Du coup, notre équipe technique ne participera plus à des réunions stériles" à partir de mardi, a-t-il poursuivi.
Ce rencontres étaient les premières à Kaboul depuis que les talibans ont été chassés du pouvoir en 2001 par une coalition internationale menée par les Etats-Unis. Les insurgés avaient toujours refusé de reconnaître à titre officiel le gouvernement afghan, qualifié de "marionnette" de Washington.
Elles avaient trait à l'échange de 5.000 prisonniers talibans contre 1.000 membres des forces afghanes, l'un des points-clés de l'accord signé le 29 février à Doha entre les Etats-Unis et les rebelles, et non ratifié par Kaboul.
Dans ce texte, Washington a promis un retrait des forces étrangères d'Afghanistan sous 14 mois, à condition que les talibans respectent des engagements sécuritaires et entament un dialogue "inter-afghan".
Matin Bek, un membre de l'équipe de négociation nommé par le gouvernement pour discuter à terme avec les insurgés, a toutefois déclaré lundi que l'échange de prisonniers était retardé parce que les talibans exigent la libération de 15 de leurs "commandants de haut rang".
"Nous ne pouvons pas libérer les assassins de notre peuple", a-t-il justifié devant la presse. "Nous ne voulons pas qu'ils retournent sur le champ de bataille et capturent une province entière."
Le gouvernement était prêt à libérer jusqu'à 400 prisonniers talibans peu dangereux, en geste de bonne volonté et en échange d'une réduction "considérable" de la violence, mais les talibans ont rejeté cette offre, a-t-il ajouté.
Dimanche, les talibans ont accusé Kaboul de "violer" l'accord de Doha et d'être "irresponsables". Depuis qu'il a été signé, les insurgés ont toutefois mené des centaines d'attaques contre les forces de sécurité afghanes, tuant de nombreux soldats et policiers.