Les talibans ont annoncé mardi la mise en place d'un gouvernement intérimaire afghan composé uniquement d'hommes et sans grande diversité ethnique.
Parmi les ministres, on compte de nombreux vétérans du régime qui avait été délogé en 2001 sous l’administration Bush.
Le premier ministre par intérim, le mollah Hasan Akhund, avait déjà dirigé le gouvernement de Kaboul pendant les dernières années du règne des talibans avant leur éviction par les forces américaines. Le mollah Abdul Ghani Baradar, qui avait mené les pourparlers avec les États-Unis et signé l'accord qui a conduit au retrait, sera l'un des deux adjoints de M. Akhund.
Une équipe qui, d’emblée, semble avoir peu de chances d'obtenir le soutien des pays occidentaux.
Par exemple, on retrouve au poste clé de ministre de l’Intérieur un individu qui figure sur la liste des personnes les plus recherchées par le FBI, la puissante police fédérale américaine. Il s’agit de Sirajuddin Haqqani, dont la tête est mise à prix jusqu’à ce jour pour 5 millions de dollars.
Une autre faiblesse de ce gouvernement est sa composition ethnique, qui présente peu de diversité. La plupart des ministres sont de l'ethnie pachtoune, majoritaire en Afghanistan.
Lors de l'annonce du gouvernement, le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a souligné que ces nominations étaient temporaires. Il n'a toutefois pas précisé la durée de leur mandat ni ce qui pourrait déclencher un changement.
Depuis qu'ils ont pris le contrôle de l'Afghanistan à la mi-août, après le retrait des troupes américaines, les talibans n'ont à aucun moment évoqué la possibilité d’organiser des élections.
A l’heure actuelle, l’Afghanistan dépend de l’aide extérieure pour au moins 80% de son budget.
Avec Associated Press.