Mercredi, les combattants talibans ont lancé une attaque sur le sud du Panchir depuis la province de Kapisa, anciennement sous contrôle de l'armée française avant qu'elle ne se retire d'Afghanistan en 2013. Ils ont aussi mené une offensive dans l'est de la vallée, selon plusieurs résistants.
"Il y a quelques heures, ils ont attaqué, et nous les avons défaits lourdement", a déclaré à l'AFP un combattant du Front national de résistance (FNR), qui comprend des milices antitalibans et d'anciens membres des forces afghanes.
"Nous attendons de nouvelles attaques des talibans", a-t-il poursuivi. "Nous sommes prêts à les battre, s'ils se risquent à nous envahir."
L'ONG italienne Emergency a indiqué sur Twitter avoir reçu dans son hôpital de Kaboul "quatre patients blessés et quatre morts (...) du fait des combats à Gulbahar", aux portes de la vallée du Panchir.
De nombreux talibans ont péri dans l'attaque, affirme de son côté Fahim Dashti, un responsable du FNR, pour qui les nouveaux maîtres du pays "n'ont même pas avancé d'un kilomètre".
Le FNR, qui disait espérer dialoguer avec les talibans, a promis de défendre la vallée qu'entourent des centaines de combattants du mouvement islamiste. Mais ces pourparlers ont échoué, d'après les talibans, qui ont appelé mercredi les résistants à se rendre sans combattre.
Les islamistes ne communiquent pour l'instant pas sur les pertes infligées ou subies lors de ces assauts au Panchir.
"Nous avons essayé de nous diriger vers la paix, mais (les talibans) utilisent la force, qui ne marche pas", a souligné un autre combattant du FNR, faisant état de "beaucoup de victimes ennemies" dans les derniers combats.
Bastion antitaliban de longue date, le Panchir est une vallée enclavée et difficile d'accès, située au cœur des montagnes de l'Hindou Kouch, dont l'extrémité sud se trouve à environ 80 kilomètres au nord de la capitale Kaboul.
La résistance sur place y est organisée autour du FNR, emmené par Ahmad Massoud, fils du commandant Ahmed Shah Massoud, figure de la résistance aux Soviétiques et aux talibans assassinée le 9 septembre 2001 par Al-Qaïda. Amrullah Saleh, vice-président du gouvernement déchu, s'y est également réfugié.