Après trois mois et demi d'existence en ligne à travers son site internet, la "petite soeur" de la chaîne Euronews a commencé sa diffusion peu après 17h00 (16h00 GMT) à l'occasion d'un duplex avec le siège d'Euronews à Lyon (centre-est de la France).
Michael Peters, président des deux chaînes, a poussé symboliquement le bouton de démarrage d'Africanews sous les applaudissements de salariés de la chaîne présents avec lui sur le plateau.
Africanews va offrir "une information de qualité (...) un nouveau point de vue, une nouvelle voix, qui va porter haut cette perspective africaine (sur l'information et le monde) qui mérite d'exister dans le concert des nations", a-t-il déclaré.
La chaîne émet en anglais et en français dans un premier temps. D'autres langues doivent suivre, a assuré M. Peters, citant le swahili, langue véhiculaire en Afrique de l'Est, le haoussa, parlé dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, et le portugais.
"Nous ne donnons que les faits (...) rien que les faits", a assuré Veronika Narkwor Kwabla, co-rédactrice en chef, anglophone, faisant référence à la charte éditoriale de la chaîne, la même que celle d'Euronews.
"L'Afrique, c'est 54 pays, on a bien l'intention d'en tenir compte au quotidien", a déclaré sa consoeur francophone, Nathalie Wakam.
Africanews, qui emploie 70 journalistes (30 à Pointe-Noire) et 40 correspondants sur le continent, est distribuée en Afrique subsaharienne par plusieurs des principaux bouquets satellitaires, mais aussi via la TNT ou des fenêtres hertziennes, a indiqué sa direction.
Filiale à 100% d'Euronews, groupe dont le milliardaire égyptien Naguib Sawiris détient la majorité du capital depuis 2015, Africanews est néanmoins indépendante éditorialement de sa soeur européenne.
"Il n'y a aucun contrôle éditorial qui passe par Lyon", assure François Chignac, directeur du développement éditorial d'Africanews, l'un des rares Européens de la chaîne, ou se côtoient journalistes, techniciens et employés administratifs d'une quinzaine de nationalités africaines.
"On n'est pas là pour faire de l'angélisme, mais Dieu sait qu'on parlera aussi de tout ce qui se passe de bien en Afrique", a assuré M. Peters, alors qu'Africanews promet une information différente de celle véhiculée par les "médias internationaux" donnant surtout selon les responsables de la nouvelle chaîne une image négative du continent.
A la question de savoir pourquoi Africanews a choisi de s'installer au Congo, pays qui arrive 115e (sur 180) au dernier classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF), M. Peters répond que c'est "le seul pays" ayant répondu à tous les "critères" du cahier des charges de la chaîne, "le premier d'entre eux étant l'indépendance éditoriale et le fait de nous laisser travailler librement, le deuxième étant la position géographique (centrale) du pays, le troisième (...) d'être à côté de la fibre (optique), et le quatrième, la possibilité du pays de nous accueillir" en mettant à disposition de la chaîne "un siège" que les autorités congolaises se sont engagées à construire à Brazzaville.
"Immédiatement disponible dans 33 pays de l'Afrique subsaharienne et dans 7,3 millions de foyers", Africanews, a "cinq ans pour atteindre l'équilibre financier", a dit M. Peters. Ses principales sources de financement doivent être la publicité et les revenus de la diffusion (la chaîne devant passer en mode crypté dans six mois).
Jeudi, elle doit inaugurer un programme d'information en direct d'un genre nouveau, "Morning Call", présenté simultanément en français et en anglais par une journaliste francophone et un journaliste anglophone (l'un et l'autre étant traduit simultanément dans l'autre langue).
Avec AFP