"Le nombre de personnes qui n'aura pas suffisamment de nourriture pourrait augmenter dans les prochains mois alors que la région va entrer dans la saison sèche et que les stocks de nourriture sont extraordinairement bas", affirme le Programme Alimentaire Mondial (PAM), une agence de l'ONU.
"Les petits fermiers qui comptent sur leur production pour subsister sont particulièrement vulnérables", souligne l’agence. La maigre récolte de l'an dernier, suivie par une grave sécheresse provoquée par le phénomène climatique El Niño rend les prévisions "alarmantes", alerte-t-elle.
Le phénomène El Niño, courant chaud équatorial du Pacifique, réapparaît tous les cinq à sept ans et connaît cette année une forte intensité, causant à la fois des sécheresses dans certaines zones et de graves inondations dans d'autres. Il devrait persister jusque vers avril, soit l'automne dans l'hémisphère sud.
Le Malawi fait partie des pays les plus touchés par ce manque de pluies avec 2,8 millions de personnes menacées par la faim, devant Madagascar (1,9 million) et le Zimbabwe (1,5 million) où la récolte de l'an dernier n'a atteint que la moitié de celle de l'année précédente.
Selon le PAM, les prix des denrées ont aussi augmenté dans la région, celui du maïs ayant par exemple bondi de 73% par rapport à son prix moyen.
La semaine dernière, l'Afrique du Sud, qui fournit une grande partie des céréales de la région, a annoncé qu'elle allait devoir importer six millions de tonnes de maïs, soit la moitié de sa récolte annuelle habituelle pour faire face à la pire sécheresse dans le pays depuis 112 ans.
Avec AFP