La Cour constitutionnelle, plus haute juridiction du pays, a condamné mardi, dans une décision qualifiée d'"historique", l'ancien chef d'Etat de 79 ans à la prison pour outrage à la justice, après de multiples tentatives pour éviter de témoigner dans le cadre d'enquêtes pour corruption d'Etat.
"Il garde le moral, il rebondit comme une balle de tennis", a déclaré à l'AFP son porte-parole, Mzwanele Manyi. Le leader charismatique, volontiers provocateur, "n'a pas perdu l'appétit", a ajouté le porte-parole, "sa conscience est intacte".
L'une des filles de M. Zuma, Dudu Zuma-Sambudla, a posté sur Twitter des photos de son père, tout sourire en costume: "Réunis avec @PresJGZuma et il conserve sa bonne humeur".
Si Jacob Zuma ne se rend pas aux autorités d'ici dimanche, la police recevra l'ordre de venir l'arrêter à son domicile et de le conduire en prison afin de purger sa peine.
Ses avocats examinent actuellement la décision de la Cour, a précisé M. Manyi, même si celle-ci ne peut pas faire l'objet d'un appel. "Si une personne doit être incarcérée, cela doit sans aucun doute passer par un procès", a-t-il souligné, accusant les juges d'avoir laissé parler leurs "émotions".
Jacob Zuma est accusé d'avoir pillé l'argent public pendant ses neuf années au pouvoir (2009-2018). Englué dans les scandales, il avait finalement été poussé à la démission.
Le juge Raymond Zondo, président de la commission anti-corruption qui a demandé son incarcération, a salué mercredi en conférence de presse un "jugement très important pour notre pays".
Une fondation de l'archevêque Desmond Tutu, prix Nobel de la paix pour son rôle dans la lutte contre l'apartheid, a de son côté souligné "un moment charnière de notre histoire".