"Le ministre nous a demandé de clarifier la perception selon laquelle il ne coopérait pas avec les Hawks (une unité spéciale de la police) et agissait comme s'il était au-dessus des lois. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité", a expliqué Tebogo Malatji dans un communiqué.
"Le ministre a répondu à toutes les demandes des Hawks, leur a proposé son aide et a scrupuleusement agi en accord avec la loi", a ajouté l'avocat.
Avant d'être ministre des Finances, M. Gordhan a dirigé le fisc sud-africain (SARS) de 1999 à 2009.
La police le soupçonne d'avoir supervisé la création au sein de ses services d'une unité chargée notamment d'espionner des hommes politiques.
La semaine dernière, Pravin Gordhan avait été convoqué par les Hawks mais ne s'était pas rendu à cet interrogatoire, affirmant n'avoir aucune obligation légale de le faire.
"La gestion de ce dossier par les Hawks semble avoir pour but de créer un événement médiatique pour humilier le ministre", dénonce le communiqué de jeudi, évoquant des accusations "infondées et calomnieuses".
M. Gordhan a reconnu l'existence d'une cellule d'enquête au sein du SARS mais assure qu'elle a toujours agi en respectant la loi et qu'elle avait été créée avec l'aval du gouvernement de l'époque pour mieux lutter contre l'évasion fiscale et le crime organisé.
Selon plusieurs analystes, cette affaire met en lumière les tensions qui opposent deux camps au sein du Congrès national africain (ANC) au pouvoir en Afrique du Sud: celui des réformistes, incarné par Pravin Gordhan, contre celui des traditionnalistes du président Jacob Zuma dont l'ombre plane sur cette affaire.
Depuis sa prise de fonctions, Pravin Gordhan a régulièrement mis l'accent sur l'importance de la bonne gestion des entreprises publiques, un des prés carrés du président Zuma.
Pravin Gordhan, déjà ministre des Finances de 2009 à 2014, a été renommé à ce poste en décembre 2015 pour rassurer les investisseurs qui s'étaient émus du remplacement surprise du respecté ministre Nhlanhla Nene par un député inexpérimenté.
A l'époque, plusieurs analystes avaient déjà estimé que M. Nene payait son opposition au président Zuma dans des dossiers concernant des entreprises publiques.
Avec AFP