L'assassin du leader communiste anti-apartheid Chris Hani, abattu en 1993 alors que le régime ségrégationniste sud-africain vivait ses derniers instants, sera remis en liberté surveillée dans les prochains jours, après 23 ans de détention, a annoncé jeudi son avocat à l'AFP.
"Le tribunal a ordonné qu'il soit relâché dans les 14 jours, et que l'affaire soit renvoyée devant la Commission des libérations anticipées pour fixer les conditions de sa liberté", a déclaré Julian Knight, l'avocat de Janusz Walus.
L'assassinat de Hani par Janusz Walus, un immigrant polonais, avait provoqué de violentes émeutes dans les townships et conduit le pays au bord de la guerre civile raciale.
Nelson Mandela, qui était encore en train de négocier avec le pouvoir blanc les conditions des élections de l'année suivante - qui allaient le porter au pouvoir - avait été autorisé à s'adresser au pays à la télévision, pour contribuer à calmer les violences.
Walus, 63 ans, avait été condamné à mort, mais le nouveau régime a aboli la peine capitale en 1994, et sa peine avait été commuée en réclusion criminelle à perpétuité.
Arrivé de Pologne communiste en 1981, il était un tenant de l'aile dure d'extrême-droite du régime d'apartheid.
Sa victime Chris Hani, entré au Panthéon des héros de la lutte anti-apartheid, était à l'époque le secrétaire général du Parti communiste sud-africain, et l'un des hauts dirigeants de la branche armée de l'ANC, Umkhonto we Sizwe. Il a été abattu par balles dans le garage de sa maison le 10 avril 1993 dans une banlieue de Johannesburg.
L'homme qui avait fourni l'arme du crime à Walus, Clive Derby-Lewis, a été remis en liberté l'an dernier pour raison médicale. A 79 ans, il souffre d'un cancer des poumons et avait déposé plusieurs demandes de libération avant d'obtenir gain de cause.
La famille de Hani s'est toujours opposée à la remise en liberté de Walus et de Derby-Lewis, pointant le fait que ni l'un ni l'autre n'ont jamais exprimé de remords pour leur acte.
AFP