Jacob Zuma, 78 ans, chef de l'Etat de 2009 à 2018, refuse de comparaître devant cette commission, créée en 2018, en dépit d'une récente décision de la Cour constitutionnelle lui ordonnant de témoigner.
Il a notamment multiplié les manoeuvres pour éviter de témoigner, empilant les recours, faisant valoir son droit au silence ou accusant la commission de partialité.
Cyril Ramaphosa a estimé vendredi que son prédécesseur avait besoin "de temps et de prendre du recul pour réfléchir" à sa décision et "écouter ce que les autres avaient à lui dire".
"Il a fait part de son opinion (...) mais c'est un sujet auquel je suis sûr qu'il va accorder beaucoup d'attention", a ajouté le président, en marge d'une visite à Soweto.
Englué dans les scandales, Jacob Zuma avait été poussé à la démission et remplacé par Cyril Ramaphosa, qui a promis d'éradiquer la corruption.
La commission d'enquête, qui devait initialement siéger jusqu'en mars, va demander une prolongation en raison du retard causé par la pandémie de Covid-19. Elle a déjà entendu des dizaines de ministres ou ex-ministres, élus, hommes d'affaires ou hauts fonctionnaires qui ont déballé au grand jour le linge sale de l'ère Zuma.
Plusieurs piliers du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), que M. Zuma a dirigé, ont vivement critiqué vendredi l'ancien chef de l'Etat pour son refus de se plier à l'injonction de la Cour constitutionnelle.
"C'est un acte honteux qui ne montre que du mépris pour notre démocratie", ont-ils jugé dans un communiqué.