Le rappeur américain Mos Def comparaîtra devant la justice le 8 mars après avoir tenté de quitter l'Afrique du Sud avec un document invalide intitulé "passeport mondial", a indiqué mercredi 20 janvier le ministère de l'Intérieur à Pretoria.
L'artiste, de son vrai nom Dante Terrel Smith, "comparaîtra devant un tribunal (sud-africain) le 8 mars 2016 pour avoir enfreint les lois sur l'immigration", a annoncé le porte-parole du ministère de l'Intérieur Mkuseli Apleni lors d'une conférence de presse.
Le rappeur de 42 ans avait été arrêté jeudi à l'aéroport du Cap alors qu'il tentait de quitter l'Afrique du Sud avec un document intitulé "passeport mondial".
Il a été relâché le lendemain contre une caution de 5 000 rands (270 euros).
"L'Afrique du Sud ne reconnaît pas ce passeport mondial", a indiqué M. Apleni.
Valeur symbolique
Le passeport mondial, délivré par la World Service Authority (WAS), une organisation non-gouvernementale américaine fondée en 1953, est un document créé au nom de la Déclaration universelle des droits de l'Homme mais refusé par la plupart des Etats.
Seuls le Burkina Faso, la Mauritanie, la Tanzanie, le Togo et l'Equateur lui accordent une valeur, cependant essentiellement symbolique.
En 2013, l'ex-consultant de l'Agence de sécurité nationale américaine (NSA), Edward Snowden, qui a fui les Etats-Unis, avait reçu ce passeport de la WAS, tout comme l'Australien Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks.
Mos Def était arrivé en Afrique du Sud le 30 novembre avec un passeport américain en règle et un visa de touriste qui devait expirer le 28 février.
"Je n'ai enfreint aucune loi et on me traite comme un criminel", s'est défendu le rappeur dans un message audio relayé sur le site de Kanye West, la superstar du rap américain.
Fin de carrière
Dans ce même enregistrement audio, Mos Def a annoncé la fin de sa carrière musicale, expliquant que son ultime album sortira dans l'année.
Les services d'immigration ont également noté que son épouse et son plus jeune enfant avaient dépassé leur autorisation de durée de séjour sur le territoire, leurs visas ayant expiré en avril 2014.
"Sa famille a reçu l'ordre de quitter le pays avant le 29 janvier", a indiqué M. Apleni.
Selon les autorités, Mos Def a multiplié les aller-retours en Afrique du Sud depuis juin 2013, en utilisant à chaque fois un passeport américain en règle.
Avec AFP