"Notre recommandation est qu'un ajustement équitable ne devrait pas excéder 8%", supérieure à l'inflation de l'ordre de 6%, a annoncé le ministre de l'Enseignement supérieur, Blade Nzimande, lors d'une conférence de presse à Pretoria.
M. Nzimande a toutefois laissé le soin à chaque établissement de déterminer le montant de son augmentation.
"Nos universités rencontrent de graves difficultés financières", a justifié le ministre. "Notre mission immédiate et urgente est de s'assurer que, tout en continuant à améliorer l'accès aux études secondaires (...), nous n'affaiblissons pas la viabilité" du secteur universitaire, a-t-il insisté.
Le gouvernement s'est par ailleurs "engagé à trouver les ressources nécessaires pour venir en aide aux élèves issus de famille pauvres, ouvrières ou de classe moyenne, dont le revenu annuel par foyer ne dépasse par 600.000 rands" (38.000 euros), a poursuivi M. Nzimande.
Ces allocations doivent servir à compenser la hausse des frais universitaires, a précisé le ministre.
"Des milliers d'étudiants vont être exclus de l'université", a immédiatement réagi Fasiha Hassan, la représentante des étudiants de l'université de Witwatersrand à Johannesburg, à la pointe de la contestation l'an dernier.
"Les étudiants sont en colère car nos problèmes n'ont pas été pris en compte", a-t-elle ajouté sur la chaîne de télévision eNCA.
"Le gouvernement a de nouveau donné pouvoir" aux universités pour fixer le montant des frais de scolarité, "c'est l'exact opposé de ce qu'on demandait", s'est indignée la représentante.
En 2015, un mouvement national des étudiants pour dénoncer l'augmentation des frais de scolarité avait paralysé les universités. Après plusieurs jours de heurts, le gouvernement avait cédé en gelant l'augmentation des frais pour 2016.
Avant même l'annonce du ministre, les cours ont été suspendus lundi à l'université du Cap, très active dans la contestation de 2015, pour prévenir toute agitation.
Avec AFP