Vendredi, le ministre des Finances sud-africain Pravin Gordhan avait dévoilé, dans une déposition écrite devant la justice, l'existence de plus de 70 opérations bancaires "suspectes" effectuées par la famille Gupta pour un montant de 6,8 milliards de rands (433 millions d'euros).
"C'est d'une absurdité sans nom et cela va au-delà des petits jeux politiques habituels", ont répondu mardi les Gupta dans un communiqué publié par leur avocat, pointant des "erreurs fondamentales" dans la déposition du ministre.
"La famille Gupta (...) est enchantée d'avoir été citée dans la déposition du ministre des Finances. Elle pourra enfin formellement rétablir sa réputation et le remercie pour cette opportunité", ajoute le texte, avec ironie.
La fratrie Gupta d'origine indienne est au coeur d'une véritable guerre politique au sein du parti au pouvoir en Afrique du Sud, le Congrès national africain (ANC), où s'affrontent le camp du président Zuma et celui des frondeurs mené par Pravin Gordhan.
Depuis son retour à la tête du portefeuille des Finances en décembre, Pravin Gordhan s'oppose frontalement au chef de l'Etat et à ses fidèles sur la gestion des entreprises publiques, au coeur de plusieurs scandales impliquant le pouvoir.
Or depuis la semaine dernière, il est accusé par le parquet général - réputé proche de Jacob Zuma - d'avoir favorisé il y a des années les conditions de départ d'un collaborateur.
Sa déposition contre les Gupta apparaît donc comme une contre-attaque à cette mise en accusation.
La richissime famille Gupta, dont l'empire s'étend dans les mines, les médias ou encore l'informatique, est soupçonnée d'influencer le président de la République au point de lui imposer la nomination de certains ministres pour favoriser leurs intérêts.
S'il reconnaît être proche de la famille, le chef de l'Etat a toujours nié toute influence des Gupta dans ses décisions politiques.
Avec AFP