Le président sud-africain Jacob Zuma s'est dit prêt mercredi à rembourser une partie des 20 millions d'euros d'argent public utilisés pour rénover sa résidence privée de Nkandla, un scandale qui empoisonne sa présidence depuis plus de deux ans.
La proposition du chef de l’Etat sud-africain vise à "mettre un terme à cette interminable dispute", indique le communiqué de la présidence.
Le scandale dit de "Nkandla", du nom du petit village où se trouve la propriété du président est un véritable boulet pour Jacob Zuma qui ne peut plus paraître au Parlement sans que certains députés ne scandent "Rends l'argent! Rends l'argent!".
Sous couvert de travaux de sécurité, la maison avait notamment été enrichie d'un poulailler, d'un amphithéâtre ou encore d'une piscine, aux frais du contribuable. Les factures avaient en outre été apparemment gonflées.
Le scandale a été amplifié début 2014 lorsque la médiatrice de la République, chargée de veiller à l'utilisation des deniers de l'Etat, a rendu un rapport accusant Jacob Zuma d'avoir "indument bénéficié" des travaux. Elle avait recommandé qu'il rembourse une partie des sommes.
Mais pendant de longs mois, Jacob Zuma, exonéré de toute responsabilité par sa majorité parlementaire, avait refusé de rembourser un centime.
Cette volte-face survient à quelques jours de la saisine de la Cour Constitutionnelle par les deux principaux partis d'opposition afin qu'elle contraigne le président Zuma à rembourser l'argent.
Mercredi matin, Mmusi Maimane, le leader du principal parti d'opposition l'Alliance Démocratique (DA), a annoncé que son parti maintenait son action en justice.
"Le DA a décidé de poursuivre son action en présentant ses arguments devant la Cour Constitutionnelle le 9 février prochain", a expliqué M. Maimane lors d'une conférence de presse au Cap, estimant que l'offre de M. Zuma ne "respecte pas les préconisations de la médiatrice de la République".
"Pendant trop longtemps le président Zuma et l'ANC ont tout fait pour saper le travail de la médiatrice de la République et la Constitution", a conclu le chef de l'opposition.
Depuis deux ans, le "Nkandlagate" est désormais un sujet de plaisanteries amères dans le pays, depuis qu'une première commission d'enquête, parlementaire, avait affirmé que les rénovations étaient en fait des travaux de "sécurité".
La piscine avait été notamment décrite comme "un réservoir d'eau" en cas d'incendie.
Avec AFP