"Ces mesures sont devenues urgentes parce que derrière ce flux massif en Algérie de migrants subsahariens il y a des réseaux très organisés qui entretiennent et facilitent ce trafic humain", a estimé M. Messahel, dans des déclarations aux médias algériens, diffusées par la radio algérienne publique.
"L'Algérie est devenue une destination" pour les migrants et "notre obligation en tant qu'Etat c'est d'abord de sauvegarder la souveraineté et la sécurité nationale, c'est notre droit", a-t-il ajouté.
Il n'a pas explicitement précisé si ces mesures viseraient les migrants eux-mêmes ou les réseaux de passeurs.
Selon des propos rapportés par l'agence officielle APS, il a également qualifié de "menace pour la sécurité nationale" l'existence "d'une mafia organisée, comprenant des Algériens, qui encadre les opérations de migration clandestine vers l'Algérie".
Mais il a aussi rappelé que l'Algérie avait déjà organisé, en accord avec le Niger et le Mali, des opérations de reconduction de leurs ressortissants.
Samedi, Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet du président Abdelaziz Bouteflika, avait affirmé que "ces étrangers en situation irrégulières amènent le crime, la drogue et plusieurs autres fléaux" en Algérie suscitant l'indignation de défenseurs des droits de l'Homme et d'internautes.
Interrogé sur ces réactions, M. Messahel, sans s'exprimer sur les propos de M. Ouyahia, a estimé que "l'Algérie n'a pas à recevoir de leçons", selon l'APS.
Les déclarations de MM. Messahel et Ouyahia tranchent avec l'intention annoncée du nouveau gouvernement, formé fin mai, d'élaborer une loi sur le droit d'asile.
La presse a fait état d'un projet de recensement et de délivrance de permis de travail dans les secteurs manquant de main d'oeuvre tels que les travaux publics, l'agriculture ou la pêche.
L'Algérie ne dispose pas de législation sur les réfugiés. Les migrants en situation irrégulière - essentiellement des Subsahariens estimés à environ 100.000 par les ONG - y vivent hors de tout cadre juridique et dans des conditions souvent très difficiles.
Les migrants subsahariens ont été fin juin visés par une campagne sur les réseaux sociaux, où a fleuri le hashtag "Non aux Africains en Algérie", suscitant une vive opposition sur internet et dans la presse.
Avec AFP