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L'Allemagne rejoint les opérations militaires internationales contre l'EI


Un Tornado de la force aérienne Wing51, à la base aérienne allemande de Bundeswehr, le 4 décembre 2015. (REUTERS/Fabian Bimmer)
Un Tornado de la force aérienne Wing51, à la base aérienne allemande de Bundeswehr, le 4 décembre 2015. (REUTERS/Fabian Bimmer)

Répondant à une demande française après les attaques de Paris, l'Allemagne va déployer 1 200 soldats et une demi-douzaine d'avions contre l'EI. Mais elle ne procèdera à aucun bombardement.

Les députés allemands ont autorisé vendredi, en soutien à la France après les attentats de Paris, le déploiement de jusqu'à 1 200 soldats et une demi-douzaine d'avions pour participer aux opérations militaires internationales contre l'organisation Etat islamique (EI).

Le Bundestag, la chambre basse du Parlement, a approuvé sans surprise par 445 voix pour (146 contre et sept abstentions) le plan du gouvernement d'Angela Merkel qui dispose d'une très large majorité réunissant chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates.

Le projet d'engagement militaire prévoit le déploiement d'au maximum 1 200 soldats en 2016, ce qui en ferait la plus grosse mission de la Bundeswehr à l'étranger. Berlin a prévu notamment de participer avec six avions Tornado à des missions de reconnaissance en Syrie depuis la Turquie et d'engager une frégate au côté du porte-avions français Charles-de-Gaulle.

La date du début de la mission n'a pas été précisée.

L'armée allemande ne procèdera à aucun bombardement, contrairement à la France ou aux Etats-Unis, et depuis jeudi la Grande-Bretagne qui a mené ses premières frappes en Syrie une heure après un vote du Parlement en ce sens.

Les opérations occidentales ne sont cependant pas concertées avec la Russie accusée de ne pas viser que l'EI mais aussi les rebelles syriens non-jihadistes pour sauver le régime de Bachar al-Assad, son allié.

Mission "dangereuse et dure"

La ministre allemande de la Défense Ursula von der Leyen s'est félicitée du vote tout en notant que cette mission serait "dangereuse et dure" et que la coalition anti-EI devait se préparer à un combat de "longue haleine".

De son côté, le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes Harlem Désir a salué "le vote large du Bundestag" et "la solidarité exceptionnelle de l'Allemagne avec la France".

La décision allemande, annoncée il y a une semaine en réponse à une demande française après les attentats du 13 novembre qui ont fait 130 morts, a passé en un temps record les étapes nécessaires à sa mise en oeuvre, au grand dam de l'opposition.

"En trois jours, nous devons décider si l'Allemagne entre à nouveau en guerre et nous ne pouvons pas décider d'entrer en guerre à la vitesse du Tornado", martelait vendredi la députée du parti de gauche radicale Die Linke, Petra Sitte. Le Vert Anton Hofreiter a lui dénoncé "l'absence de stratégie mûrie" des Occidentaux au-delà des bombardements.

Du côté du gouvernement, pourtant hésitant sur les frappes en Syrie jusqu'aux attentats de Paris, on insiste désormais sur la légalité de la mission et la nécessité pour le régime d'Assad et ses opposants de combattre ensemble les jihadistes.

"On a besoin d'hommes qui ont un intérêt vital pour reprendre le contrôle de leur patrie", a relevé Mme von der Leyen, appelant "les différentes parties en conflit à déposer les armes entre elles pour combattre EI ensemble de manière soudée".

De nombreux pays hésitants

De nombreux pays se montrent hésitants à s'engager dans cette bataille, à l'instar des Pays-Bas qui assurent vouloir d'abord examiner "tous les aspects politiques et militaires".

Si les Occidentaux excluent de déployer en nombre des troupes au sol, Washington compte envoyer des forces spéciales - une centaine d'hommes - en Irak et en Syrie.

Mais des voix s'élèvent pour que les pays arabes et les troupes syriennes engagent leurs forces contre l'EI : "Tout le monde sait que si on ne peut pas trouver de troupes au sol prêtes à s'opposer à Daech (acronyme arabe de l'EI), ce conflit ne pourra pas être gagné complètement avec les seules frappes aériennes", a déclaré le secrétaire d'État américain John Kerry.

Dès lors, les Occidentaux assurent tout faire pour un accord pour une transition politique en Syrie afin que "l'armée syrienne, ensemble avec l'opposition (...) les États-Unis, ensemble avec la Russie et d'autres, (aillent) combattre Daech", a souligné M. Kerry jeudi.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a annoncé une prochaine réunion internationale à New York à une date indéterminée pour trouver une issue politique au conflit. Des opposants syriens doivent eux se réunir en Arabie saoudite la semaine prochaine.

Avec AFP

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