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Amnesty dit avoir des "preuves" que l'armée est responsable dans la vidéo d’exécution au Cameroun


Des soldats de la 21e Brigade d'infanterie motorisée patrouillent dans les rues de Buea, région du Sud-Ouest du Cameroun, le 26 avril 2018.
Des soldats de la 21e Brigade d'infanterie motorisée patrouillent dans les rues de Buea, région du Sud-Ouest du Cameroun, le 26 avril 2018.

Amnesty International a affirmé jeudi avoir des "preuves crédibles" que les hommes armés exécutant des civils dans une vidéo virale sur Internet sont des militaires camerounais, réclamant une "enquête impartiale".

"Une enquête des experts d'Amnesty International a réuni des preuves crédibles (prouvant) que ce sont des soldats camerounais (qui sont dans) la vidéo mettant en scène les horribles exécutions sommaires de deux femmes et deux jeunes enfants", a indiqué l'ONG dans un communiqué.

Mercredi, le gouvernement camerounais a déclaré avoir ouvert une enquête après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo montrant des hommes armés, présumés militaires camerounais, exécuter deux femmes et leurs enfants, accusés d'être des complices du groupe jihadiste nigérian Boko Haram.

>> Lire aussi : Enquête ouverte sur une vidéo d'exactions au Cameroun

La vidéo a toutefois été qualifiée de "fake-news" et d'"horrible trucage" par le porte-parole du gouvernement Issa Tchiroma Bakary.

Cette affirmation du porte-parole "ne résiste pas à une enquête", estime jeudi Amnesty, assurant pouvoir apporter des preuves du contraire.

Les uniformes que portent les hommes dans la vidéo sont "communément portés par des personnels de l'armée" camerounaise, avance notamment Amnesty, M. Tchiroma ayant affirmé le contraire.

La vidéo "a pu être filmée dans la zone de Mayo Tsanaga, dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun", pense encore l'ONG, soulignant qu'il y a une base militaire camerounaise non loin, à Mozogo.

L'armée camerounaise est engagée dans la région de l'Extrême-Nord pour contrer les incursions fréquentes de combattants du groupe jihadiste nigérian.

"Certaines personnes sont clairement identifiables" dans la vidéo, écrit dans le communiqué Samira Daoud, directrice du bureau Afrique de l'Ouest d'Amnesty, appelant à une "enquête impartiale" pour que les militaires présumés responsables ne se "tirent pas impunis d'un acte aussi odieux".

La diffusion mardi de cette vidéo très violente a provoqué la polémique et l'indignation sur les réseaux sociaux.

Une ONG locale, le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Rhedac), a affirmé mercredi avoir "recoupé" les informations contenues dans cette vidéo, disant être en mesure d'attester de "son authenticité".

L'armée camerounaise est régulièrement accusée par des ONG de perpétrer des exactions contre des personnes soupçonnées d'appartenir au groupe Boko Haram, ce qu'elle a toujours démenti.

Avec AFP

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