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Amnesty International demande la libération d'activistes au Niger


L'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International demande la libération de trois dirigeants d'une association nigérienne écroués fin octobre, dont le procès prévu vendredi a été reporté d'une semaine.

"Les autorités du Niger doivent immédiatement libérer trois activistes de la société civile, Abass Abdoul Aziz Tanko, Abdoulaye Harouna, Djibo Issa arbitrairement arrêtés" après une violente manifestation contre la loi de finances 2018 jugée "antisociale" par les protestataires, indique Amnesty dans un communiqué.

L'ONG dénonce "la dixième" arrestation d'activistes "depuis le début de l'année" au Niger et demande aux autorités de "mettre fin aux intimidations des défenseurs des droits humains".

Selon Amnesty, une vingtaine de personnes, dont six mineurs, ont été également arrêtées lors de la manifestation à l'appel d'un Collectif d'organisations de la société civile le 29 octobre à Niamey.

Leur procès prévu ce vendredi a été reporté au 17 novembre, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.

"Ces arrestations et interpellations à répétition mettent en évidence les pressions et intimidations par voie judiciaire que subissent les défenseurs des droits humains", s'insurge Amnesty international.

Ecroués le 2 novembre dans une prison au sud de Niamey, les trois accusés sont poursuivis pour "participation à une manifestation interdite, attroupement armé, vol et complicité de vol", précise Amnesty.

Il s'agit des dirigeants de l'Association de défense des droits des consommateurs des technologies de l'Information, de la communication et de l'énergie (ACTICE), à qui la mairie de Niamey a délivré l'autorisation d'un rassemblement contre la loi de finances 2018.

Vingt-trois policiers ont été blessés dans les heurts, selon le ministre de l'Intérieur, Bazoum Mohamed, qui a dissous ACTICE.

Pour Amnesty, la dissolution d'ACTICE "sans décision de justice préalable doit être immédiatement levée".

Le Collectif de la société civile a manifesté contre la loi de finances 2018, en dénonçant "de nouvelles taxes et de nouveaux impôts". Le rassemblement a dégénéré lorsqu'un groupe de protestataires s'est dirigé, malgré les interdictions, vers le parlement où les attendaient les forces de l'ordre.

Les mesures ne touchent pas les pauvres mais les plus riches et la pression fiscale sera comprise "entre 13% et 16%, soit son niveau de 2015", avait assuré la semaine dernière devant les députés le ministre des Finances Hassoumi Massoudou.

Avec AFP

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