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Dos Santos absent du lancement de la campagne électorale de son parti


Le président angolais José Eduardo dos Santos, 17 aouut 2016.
Le président angolais José Eduardo dos Santos, 17 aouut 2016.

Le Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA), au pouvoir depuis 1975, a lancé samedi sa campagne pour les élections générales d'août 2017 en l'absence du chef de l'Etat José Eduardo dos Santos qui ne briguera pas un autre mandat selon des sources internes à la formation. Contrairement à ce que les Angolais attendaient, le possible successeur du président angolais n’a pas officiellement été annoncé à l’occasion.

La cérémonie, organisée dans le stade du 11 novembre de Luanda en présence de plusieurs milliers de personnes, était présidée par le ministre de la Défense, Joao Lourenço, présenté comme le successeur de M. dos Santos.

La semaine dernière, des sources internes au Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA, au pouvoir) avaient indiqué que le chef de l'Etat, au pouvoir depuis 37 ans, ne serait pas candidat à sa succession.

Selon ces mêmes sources, l'ancien général Lourenço, et actuel numéro 2 du parti, a été nommé tête de liste du MPLA pour les élections générales de 2017. Il deviendra donc président en cas de victoire du parti.

Joao Lourenço, ministre de la Défense et vice-président du parti au pouvoir, le Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA), 2016.
Joao Lourenço, ministre de la Défense et vice-président du parti au pouvoir, le Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA), 2016.

Depuis cette "fuite", le MPLA et la présidence étaient cependant restés muets, et la population angolaise attendait l'officialisation de ces décisions samedi, à l'occasion du 60e anniversaire du parti.

Mais le MPLA, formation politique d'origine marxiste-léniniste, est resté fidèle à sa réputation d'opacité, et n'a pas fait publiquement d'allusion samedi au départ du président dos Santos.

La vice-présidente du parlement et membre du comité central du MPLA, Joana Lina, a cependant confirmé à l'AFP l'information.

"Au sein du parti, nous savons qui sera le successeur du président dos Santos et le candidat du parti aux élections", a-t-elle déclaré sans toutefois lâcher de nom.

"Ce n'était pas aujourd'hui le moment opportun de l'officialiser. L'annonce officielle sera faite dans quelques jours", a-t-elle ajouté sans plus de précisions.

Selon le programme des cérémonies samedi, M. dos Santos devait présider le lancement de la campagne électorale. Aucune raison officielle n'a été avancée pour expliquer son absence.

Le président, âgé de 74 ans, est souffrant depuis plusieurs années et effectue régulièrement des séjours en Europe pour se faire soigner. Sa maladie est "un secret de Polichinelle", explique à l'AFP Didier Péclard, spécialiste de l'Angola à l'université de Genève.

- 'Victoire entre nos mains' -

L'annonce la semaine dernière de son départ n'a pas surpris outre mesure.

M. dos Santos, le vice-doyen africain en termes de longévité au pouvoir, avait lui-même annoncé en mars son intention de mettre fin à sa carrière politique en 2018.

C'est son très probable successeur, Joao Lourenço, un pur produit du régime angolais, qui a présidé la cérémonie samedi.

"Le MPLA est l'unique parti capable de gouverner et diriger l'Angola", a-t-il affirmé devant des milliers de partisans.

"La victoire est entre nos mains", a-t-il ajouté, vêtu d'un pantalon noir et d'une chemise rouge rehaussée d'une écharpe jaune d'or, les couleurs du drapeau angolais.

"Notre parti a l'avantage d'être déjà au pouvoir. Nous avons tout pour gagner les élections. Le MPLA est le seul parti qui a décroché l'indépendance. A part le MPLA, il n'existe pas d'autre parti", a-t-il lancé.

L'Angola a mis fin au régime du parti unique en 1991, mais le MPLA, au pouvoir depuis l'indépendance en 1975 de cette colonie portugaise, a continué de diriger le pays.

Jusqu'à récemment, les enfants de M. dos Santos, notamment sa fille Isabel, une milliardaire à la tête de la compagnie pétrolière nationale Sonangol, étaient pressentis pour succéder à leur père à la présidence.

Mais le ministre de la Défense semble avoir profité d'un concours de circonstances favorables. "Plusieurs personnes haut placées dans le parti ont tapé du poing sur la table" dans l'hypothèse où l'un des enfants dos Santos prendrait sa succession, a expliqué à l'AFP Soren Kirk Jensen, du centre d'études Chatham House à Londres.

Et ils ont poussé la candidature de Joao Lourenço, "à la réputation de modéré", a-t-il ajouté.

Avec AFP

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