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Angola : un rappeur engagé en grève de faim contre sa détention depuis 18 jours


Luaty Beirão, rappeur angolais
Luaty Beirão, rappeur angolais

Luaty Beirão poursuivait jeudi pour le 18e jour consécutif une grève de la faim afin de protester contre sa détention préventive.

Le rappeur angolais a été arrêté avec 14 militants et poursuivi pour "rébellion" et "attentat" contre le président.

"Nous sommes entrés dans la troisième semaine de grève de la faim et son état se dégrade", a déclaré à l'AFP Peter Beirao, le frère du chanteur.

Selon ce dernier, Luaty Beirão a été transféré la semaine dernière dans un hôpital avant d'être renvoyé en cellule, sans que des examens médicaux n'aient été pratiqués.

"Il ne boit que de l'eau, mais peu car son estomac est en feu et il a peur d'être empoisonné s'il mange. Il peut mourir s'il n'est pas libéré", a ajouté Peter Beirão au sujet de son frère.

Quinze militants dont Luaty Beirão ont été arrêtés et sont emprisonnés depuis fin juin, accusés de vouloir renverser le régime. Ils sont issus du mouvement de jeunesse qui, depuis 2011, demande le départ du président angolais Jose Eduardo dos Santos au pouvoir depuis 1979 et réclame de meilleures conditions de vie.

Les opposants sont poursuivis pour "rébellion" et "attentat contre le président de la République et autres membres des organes de souveraineté", deux crimes passibles de 3 à 12 ans de prison selon le code pénal angolais.

Emprisonnés le 20 juin, les militants angolais sont en détention provisoire depuis plus de trois mois, le délai maximal autorisé par la loi angolaise pour ce genre de crime.

Luaty Beirão a débuté sa grève de la faim le 21 septembre au lendemain de l'expiration de cette période de trois mois.

Mercredi, Amnesty International a signé un appel avec quatorze autres ONG pour défendre une résolution du Parlement Européen, votée en septembre dernier pour demander la libération des prisonniers politiques et des défenseurs des droits de l'Homme en Angola.

"La résolution note la réduction croissante de l'espace pour la liberté d'expression, d'association via des arrestations et l'instrumentalisation du système judiciaire", indique le communiqué.

"Nous demandons au gouvernement angolais de mettre en oeuvre les mesures préconisées par la résolution en relâchant immédiatement les prisonniers politiques", poursuit le texte.

Depuis la fin de la guerre civile (1975-2002, 500.000 morts), l'Angola, deuxième producteur de pétrole du continent derrière le Nigeria, connaît une forte croissance économique mais plus de la moitié de sa population vit toujours avec moins de deux dollars par jour.

Avec AFP

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