"Au cours de derniers jours, nos forces spéciales, nos soldats et les membres de l'Armée syrienne libre ont réalisé une nette progression" à Al-Bab, a assuré le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu.
"La cible suivante, en Syrie, est l'opération de Raqa. Il est nécessaire de mener l'opération de Raqa, non pas avec d'autres groupes terroristes, mais avec les bonnes personnes", a déclaré M. Cavusoglu, faisant allusion aux milices kurdes alliées de Washington dans la lutte contre l'EI mais qu'Ankara considère comme "terroristes".
"En tant que pays de la région, en tant que pays dans la coalition, nous pouvons engager nos forces spéciales, il est nécessaire que nous le fassions", a-t-il ajouté, lors d'une conférence de presse avec son homologue saoudien, Adel al-Jubeir, en visite à Ankara.
La Turquie a lancé fin août une offensive dans le nord de la Syrie pour en chasser l'EI ainsi que les milices kurdes. Après une rapide progression, l'armée turque, qui agit en soutien à des groupes rebelles syriens, est engagée depuis plusieurs semaines dans des combats meurtriers à Al-Bab.
De violents affrontements s'y sont déroulés dans la nuit de mardi à mercredi entre les rebelles syriens soutenus par l'armée turque et l'EI, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Six civils ont été tués et 12 ont été blessés dans la nuit dans les frappes turques, a ajouté l'OSDH. Ankara assure régulièrement faire tout son possible pour éviter les pertes civiles.
Citant l'armée turque, l'agence progouvernementale Anadolu a pour sa part rapporté mercredi que 58 "terroristes" et deux soldats turcs avaient été tués dans les combats de la nuit.
Les forces du régime de Bachar al-Assad, soutenues par la Russie, ont récemment lancé une offensive vers Al-Bab.
La ville "est désormais cernée de toutes parts", a déclaré le Premier ministre turc, Binali Yildirim, lors d'une conférence de presse à Ankara.
"Nous coordonnons avec la Russie pour éviter" tout incident, a pour sa part affirmé lors d'un entretien télévisé Ibrahim Kalin, porte-parole du président turc.
M. Kalin a ajouté qu'un "plan concret" pour chasser l'EI de Raqa était en cours de discussion avec Washington.
Lors d'un entretien téléphonique mardi, le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue américain Donald Trump se sont "mis d'accord pour agir ensemble à Raqa et Al-Bab", selon une source à la présidence turque.
"Nous avons hâte de travailler avec la Turquie et l'administration Trump dans le but d'intensifier nos efforts pour éradiquer Daech", a déclaré pour sa part M. al-Jubeir, utilisant l'acronyme arabe de l'EI.
Avec AFP