Le 5 août, les Burkinabè ont célébré leur accession à l’indépendance. 60 ans que le pays a décidé de se défaire du joug colonial et de prendre son destin en main. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle certains citoyens veulent marquer une halte pour fêter cette autonomie nationale.
"60 ans d’indépendance, ça se fête. Il faut faire un arrêt pour analyser les choses et savoir ce qui a marché et ce qui n’a pas été. Il faut encourager les gens à consommer burkinabè. Le Faso dan Fani, pagne tissé locale est un bel exemple", a affirmé Emilienne Kaboré, une habitante de Ouagadougou.
Pour parler de l’indépendance proprement dite, certains pensent que c’est la révolution d’août 1983 sous le capitaine Thomas Sankara qui l’a offerte aux Burkinabè.
"Cette date nous a donné un sentiment de fierté par rapport à notre pays, il y a eu le changement de nom, de régime et aussi de gouvernance", a souligné Dieudonné Ouédraogo, un ancien étudiant.
Les plus anciens pensent que, 60 ans après, le Burkina a connu une évolution intéressante. "J'ai connu un Ouagadougou totalement en banco en 1960 où on comptait au bout des doigts les bâtiments définitifs, je peux dire qu’aujourd’hui on a relativement avancé", a indiqué Edouard Ouédraogo.
Alain Zongo n’est pas de cet avis. "La fièvre et la joie qui ont suivi la déclaration de l’indépendance ont donné lieu à un désenchantement. Beaucoup de gens sont désillusionnés parce que 60 ans après, quand vous regardez la plupart des Etats africains, nous sommes toujours à un stade où on ne peut pas dire que nous avons progressé à la hauteur de nos attentes", regrette-t-il.
Désormais, les regards sont tournés vers l'avenir. Mais comment l'aborder?
"Le développement de nos Etats doit être réorienté vers des systèmes plus endogènes parce que nous avons essayé le système démocratique suivant le modèle occidental qui, malheureusement, a montré ses limites dans la gouvernance en Afrique", tranche Paul Mikki Rouamba. "Nous avions une meilleure gouvernance et un meilleur système politique avant l’arrivée des colons à travers la chefferie traditionnelle. Il faut y retourner", conclut-il.