Le 27 octobre 2023 marquera un an depuis que Twitter est passé sous la propriété d’Elon Musk, le milliardaire américain d’origine sud-africaine. Pour commémorer cet événement, un collectif français composé d’acteurs de la lutte contre la désinformation appelle au boycott du réseau social.
Dans une tribune publiée le lundi 23 octobre 2023 dans le quotidien français Le Monde, Julien Pain, Tristan Mendès France, Rudy Reichstadt, entre autres, invitent les utilisateurs à s'abstenir de toute activité sur la plateforme de microblogging, désormais renommée X, à l'occasion du premier anniversaire de la prise de contrôle par Musk.
"Le 27 octobre 2023, nous ne tweeterons pas, nous ne retweeterons pas, nous ne nous connecterons pas à X", annoncent-ils à propos de cette initiative baptisée #notwitterday.
Désinformation, toxicité, complotisme
Ce boycott est pour eux une revendication d’une meilleure qualité et intégrité des échanges sur le réseau social. Ils jugent l'évolution de la plateforme sous la direction d’Elon Musk préoccupante. Les promoteurs de cette campagne soulignent plusieurs actions et décisions du nouveau PDG de X ayant des conséquences néfastes sur la plateforme.
Parmi ces décisions : la réduction du personnel de modération, la réintégration de milliers de comptes suspendus après l'assaut meurtrier du Capitole en janvier 2021, la mise en avant de contenus controversés sur le réseau, et un "soutien marqué à des théories du complot infondées et dangereuses" par Musk lui-même.
"Une modération laxiste ne favorise pas la liberté d'expression. Elle facilite la diffusion de fausses informations, le harcèlement et la division. Pensons aux voix qui sont réduites au silence lorsque la haine circule sans frein", note la tribune.
Première grande action
Cet appel au boycott est, du moins en théorie, la première grande action contre la direction de X sous Elon Musk. L’homme d’affaires, souvent perçu comme un absolutiste de la liberté d'expression et notoirement anti-médias, a multiplié les actions controversées depuis son rachat de la plateforme pour 44 milliards de dollars.
Il a récemment recommandé à ses 160 millions d'abonnés certains "comptes à suivre" relatifs au conflit israélo-palestinien. Problème : deux de ces profils sont réputés pour propager de fausses informations et tenir des propos antisémites.
Parmi ses autres décisions, on compte la suppression des titres et descriptions d'articles de presse partagés sur X, créant de la confusion quant à la crédibilité des sources, ainsi que la comparaison de l'arrivée de migrants en Italie à une "invasion".
"Elon Musk a racheté Twitter pour le saboter. Avec ses nouvelles directives, nous en subissons les conséquences", a déclaré la journaliste Lorraine Ali dans le Los Angeles Times le 10 octobre dernier.
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