Des centaines de personnes ont manifesté mercredi matin en transportant l'un des corps vers la morgue, avec parfois des chants hostiles à la police et à l'armée, a constaté un correspondant de l'AFP.
Tout a commencé par l'enlèvement de deux personnes qui a mal tourné mardi soir dans le quartier de Buhene (nord de la ville). "L'une des victimes a résisté et refusé d'être emmenée en brousse. L'homme été tué par balle sur-le-champ. Une autre personne se trouvant à côté, voulant savoir de quoi il s'agit, a été aussi assassinée", a indiqué à la presse le commissaire provincial par intérim du Nord-Kivu, Van Kasongo.
"Le bilan pour l'instant est de deux morts et quatre blessés par balle", a-t-il ajouté.
"Pourquoi des gens meurent alors qu'il y a un poste de police ? Nous ne voulons plus de ces gens-là. Ils ne font rien pour nous", a déclaré Jonathan Mumbere, un manifestant et habitant du quartier.
"Nous sommes en colère, nous ne sommes pas protégés par la police", a ajouté Jackson Kakule, 27 ans.
L'insécurité est un problème récurrent à Goma, avec parfois des actes de barbarie (enlèvements et tortures d'enfants contre rançons).
Dimanche, un premier cas d'Ebola a été diagnostiqué dans le chef-lieu du Nord-Kivu, suscitant l'inquiétude et les appels au calme des autorités dans cette ville d'un à deux millions d'habitants (pas de recensement depuis 1984).
Le patient est décédé lors de son transfert vers Butembo, l'épicentre de l'épidémie à 230 km au nord de Goma.
Dès lundi, "37 contacts à haut risque et 40 contacts de contacts du cas confirmé de Goma ont été vaccinés", a indiqué le ministère de la Santé dans son bulletin quotidien mercredi.
"Au total, 97 contacts au sens large ont déjà été listés à ce jour. La vaccination se poursuivra jusqu'à ce que tous les contacts identifiés aient été vaccinés", affirme l'autorité sanitaire.