Le vice-président américain est arrivé par hélicoptère au camp militaire Bonifas, un poste des Nations Unies sous direction américaine situé à quelques mètres seulement de la zone démilitarisée entre les deux pays.
En tournée en Asie depuis dimanche, Mike Pence devait ensuite se rendre au village frontalier de Panmunjon, où avait été signé le cessez-le-feu de 1953, village qui chevauche l'une des frontières les plus militarisées de la planète.
"C'est particulièrement émouvant pour moi d'être là", a déclaré M. Pence à son arrivée: "Mon père avait servi au sein de l'armée américaine durant la guerre de Corée, et sur mon chemin vers ce camp j'ai pu voir certains des terrains sur lesquels il a combattu avec les forces coréennes pour vous aider à regagner votre liberté".
"Et nous remercions tous ceux qui servent chaque jour ici, pour la liberté, dans cette zone démilitarisée", a ajouté Mike Pence.
Dimanche, Washington avait martelé sa volonté de travailler étroitement avec Pékin pour "résoudre pacifiquement" cette question du nucléaire nord-coréen.
- 'Réel consensus' -
Le tir raté par le régime de Pyongyang dimanche matin avait en fait précédé de peu l'arrivée du vice-président américain à Séoul.
"Il existe un réel consensus entre le président (Donald Trump) et nos alliés-clés de la région --le Japon et la Corée du Sud en particulier, mais aussi les dirigeants chinois-- pour dire que ce problème arrive à un point critique", a déclaré dimanche le conseiller à la sécurité nationale du président Donald Trump, le général H.R. McMaster.
"Il est donc temps que nous entreprenions toutes les actions possibles, avant l'option militaire, pour tenter de résoudre cela pacifiquement", a-t-il dit dans un entretien diffusé dimanche sur une chaîne américaine depuis Kaboul, en Afghanistan.
A plusieurs reprises, le puissant conseiller américain a insisté sur la convergence de vues entre Washington et les dirigeants chinois, vantant la relation entre les présidents Trump et Xi Jinping, qui se sont vus début avril en Floride.
Donald Trump lui-même a laissé entendre, dans un tweet dimanche matin, qu'il n'accusait plus Pékin de manipuler sa monnaie car "ils travaillent avec nous sur le problème nord-coréen".
- 'Provocation' -
Ce tir de missile raté par le régime nord-coréen de Kim Jong-Un, depuis le site de Sinpo, avait d'abord été révélé dimanche par la Corée du Sud, avant d'être confirmé par le commandement des forces américaines dans le Pacifique: "Le missile a presque immédiatement explosé", avait indiqué Dave Benham, porte-parole du commandement américain.
Au moment du tir, le vice-président américain venait juste de redécoller d'une escale en Alaska, en direction de la Corée du Sud, première étape d'une tournée régionale prévue de longue date qui inclura également le Japon, l'Indonésie et l'Australie.
Dans l'avion, un conseiller diplomatique de la Maison Blanche a confirmé que l'explosion avait eu lieu au bout de "quatre ou cinq secondes" et qu'il s'agissait probablement d'un missile de portée intermédiaire, et non d'un missile intercontinental.
Selon lui, Washington avait anticipé ce tir. "Si cela avait été un essai nucléaire, d'autres actions auraient été entreprises par les Etats-Unis", a-t-il relevé.
"Cette provocation du Nord est le dernier rappel en date des risques auxquels vous faites face quotidiennement dans la défense de la liberté du peuple de Corée du Sud et de l'Amérique dans cette partie du monde", a affirmé dimanche le vice-président Mike Pence à des militaires américains et à leurs familles.
- Le 'problème' nord-coréen -
Ce tir nord-coréen est survenu au lendemain d'une vaste parade militaire célébrant le 105e anniversaire de la naissance du fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), Kim Il-Sung. A cette occasion, de nouveaux missiles --dont des engins balistiques intercontinentaux, selon des experts-- avaient été dévoilés.
Ce test, voire un sixième essai nucléaire, était largement attendu du régime de Pyongyang, alors que la tension est au plus haut avec Washington depuis que M. Trump a affirmé jeudi sa volonté de "traiter" le "problème" nord-coréen et qu'il a envoyé un groupe aéronaval autour du porte-avions Carl Vinson vers la péninsule coréenne.
Fin mars-début avril, la Corée du Nord avait déjà tiré trois missiles balistiques vers la mer du Japon.
Le numéro 2 du régime nord-coréen, Choe Ryong-Hae, avait promis samedi que son pays était "prêt à répliquer à toute attaque nucléaire par une attaque nucléaire à sa façon".
M. Pence doit rencontrer lundi le président en exercice sud-coréen Hwang Kyo-Ahn pour des discussions centrées sur l'armement nord-coréen et un programme controversé de défense antimissiles américain baptisé THAAD.
Avec AFP