Oscar Pistorius sort de prison un jour plus tôt que ce qu'avait prévu la commission des libérations anticipées.
Il s'est aussitôt rendu au domicile de son oncle Arnold Pistorius à Pretoria, selon Anneliese Burgess, la porte-parole de la famille qui "se rassemblait dans le calme".
Un communiqué sera diffusé dans la journée de mardi, a indiqué la porte-parole.
"La direction de la prison de Pretoria a confirmé qu'Oscar Pistorius a été placé sous surveillance correctionnelle cette nuit", a indiqué Manelisi Wolela, le porte-parole des services pénitentiaires dans un communiqué transmis à l'AFP.
"La conduite de ce placement est sous l'autorité des services de la prison et ses modalités seront menées dans le meilleur intérêt des parties concernées", ajoute le communiqué.
Jeudi, au terme de deux mois de rebondissements la commission avait approuvé la demande de sortie de l'ex-champion paralympique pour mardi, dont les déboires judiciaires défraient la chronique depuis deux ans et demi.
La commission s'était déjà prononcée en juin en faveur de sa libération le 21 août, mais à la dernière minute le ministère de la Justice s'y était opposé.
"C'est très bien, mais il aurait dû être libéré dès le 21 août" a réagi lundi Brian Webber, l'avocat de Pistorius.
L'icône déchue du sport sud-africain, âgé de 28 ans, n'en aura pas pour autant fini avec la justice, puisque son procès en appel se tiendra en novembre.
En février 2013, pendant la nuit de la Saint-Valentin, Oscar Pistorius avait tué de quatre balles sa petite amie Reeva Steenkamp qui était enfermée dans les toilettes de sa maison de Pretoria.
Au cours d'un procès fleuve retransmis en direct à la télévision et qui avait passionné le monde entier, "Blade Runner" a toujours affirmé avoir tué sa petite amie par erreur, pensant qu'un voleur s'était introduit dans sa maison.
Le 21 octobre 2014, la justice l'avait condamné à cinq ans de prison pour "homicide involontaire". Il sort après avoir passé près d'un an derrière les barreaux, la loi sud-africaine permettant aux condamnés pour homicide involontaire de sortir après avoir purgé un sixième de leur peine.
Double amputé des pieds à 11 mois, Pistorius était devenu une star du sport mondial en courant sur des lames de carbone, et en s'alignant aux jeux Olympiques de Londres 2012 avec les valides.
- Conditions strictes -
Jeune, beau, admiré, riche grâce aux contrats publicitaires, Pistorius était un sportif glamour et séducteur s'affichant volontiers aux côtés de mannequins, décrit par l'accusation comme un menteur égocentrique obsédé par les armes à feu, les voitures de sport et les jolies femmes.
L'affaire Reeva Steenkamp a mis un terme à sa carrière et l'a ruiné.
Les conditions de la libération de Pistorius pourraient inclure l'obligation de rencontrer les parents de la victime, si ces derniers le souhaitent, selon la chaîne d'information en continu ENCA.
Il devra par ailleurs suivre une psychothérapie et n'aura pas le droit de manier des armes, ont indiqué les services pénitentiaires.
"Il ne devrait pas avoir besoin de se rendre au commissariat régulièrement mais il pourrait recevoir la visite impromptue des services pénitentiaires. Il pourrait aussi subir des tests pour vérifier s'il a consommé de la drogue", a expliqué Martin Hood, avocat au barreau de Johannesburg.
Habituellement, un condamné assigné à résidence ne peut, par exemple, pas boire d'alcool et bénéficie d'une liberté de mouvement limitée.
"Il peut y avoir un programme par étapes et à chaque étape réussie, le niveau de surveillance auquel il est soumis se réduit. Mais s'il enfreint une des règles il peut retourner en prison", selon M. Hood.
La saga judiciaire est cependant loin d'être terminée pour Pistorius dont le procès en appel, à la demande du ministère public, débutera le 3 novembre. Le parquet a en effet fait appel de sa condamnation pour "homicide involontaire" et demandé à ce que les faits soient requalifiés en "meurtre".
La Cour suprême d'appel a plusieurs options: elle peut confirmer le premier jugement, condamner Oscar Pistorius à une peine plus lourde ou renvoyer le procès en première instance.
Aux premières heures mardi, la presse commençait à se masser devant le haut mur de briques et les grilles métalliques noires entourant la maison du quartier huppé de Waterkloof où Pistorius est assigné à résidence.
Avec AFP