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Après la séquence "politique" du pape, place à la charité aux JMJ


Le président panaméen Juan Carlos Varela, le pape François et la première dame Lorena Castillo à l'entrée du palais présidentiel à Panama City, le 24 janvier 2019.
Le président panaméen Juan Carlos Varela, le pape François et la première dame Lorena Castillo à l'entrée du palais présidentiel à Panama City, le 24 janvier 2019.

Le pape François se rend vendredi dans une prison pour mineurs du Panama, lors d'une troisième journée des JMJ placée sous le signe de la charité, au lendemain d'une séquence plus "politique".

À l'occasion de ce rendez-vous mondial de la jeunesse catholique, organisé jusqu'à dimanche dans ce pays d'Amérique centrale, François a tenu à consacrer un moment à des jeunes marginaux. Le souverain pontife doit confesser certains de ces détenus, qui, de leur côté, lui offriront leurs peintures.

"Je lui dirai que je l'ai peint avec beaucoup de tendresse et spécialement pour lui. Pour moi, c'est une fierté qu'il vienne dans cet endroit pour diffuser son message", déclarait en novembre un de ces jeunes détenu pour homicide dans le centre de Pacora, à une quarantaine de kilomètres de la capitale panaméenne. La loi panaméenne interdit de révéler l'identité d'un mineur emprisonné.

La veille, au cours d'une journée nettement plus "politique", le souverain pontife a appelé à éviter d'infliger d'"autres souffrances" aux Vénézuéliens, après le brusque regain des tensions à Caracas, et incité l'Église à aider les fidèles à "dépasser les peurs et les méfiances" vis-à-vis des migrants latino-américains.

Le Venezuela vit une des plus graves crises politiques de son histoire, avec deux hommes qui se disputent la présidence. Le chef de l'État Nicolas Maduro, qui a reçu le soutien de l'armée vénézuélienne, accuse les États-Unis d'inciter l'opposant Juan Guaido, autoproclamé président, à perpétrer un "coup d'État". Depuis mardi, on dénombre 26 morts dans le pays, selon des ONG.

Outre les crises politiques, comme au Venezuela et au Nicaragua, et les pénuries alimentaires, d'autres "fléaux" poussent aussi des milliers de personnes à fuir leur pays, dont les féminicides (meurtre d'une femme motivé par le fait qu'elle est une femme) particulièrement nombreux en Amérique latine, a dénoncé François.

"Violence domestique, féminicides - quel fléau vit notre continent à ce sujet! -, bandes armées et criminelles, trafic de drogue, exploitation sexuelle de mineurs et de non-mineurs", a énuméré le pape argentin devant les évêques d'Amérique centrale réunis autour de lui à Panama.

- "Hospitalité fraternelle" -

"Cette situation (la violence contre les femmes, ndlr) est sans aucun doute un fléau", a déclaré Fatima Melendez, 18 ans, une étudiante salvadorienne en économie. "Il fait partie de la culture très machiste (...) Nous, les femmes, avons besoin de paix pour pouvoir sortir dans la rue, nous sentir en sécurité".

Aux migrants en quête d'une vie meilleure, l'Église peut offrir une "hospitalité fraternelle", a relevé François. "Accueillir, protéger, promouvoir et intégrer" sont les maîtres-mots proposés par le pape aux catholiques pour améliorer le sort des migrants en Amérique latine.

Ces derniers mois, les images des caravanes de milliers de migrants centraméricains marchant désespérément vers les États-Unis ont marqué les esprits et provoqué la colère de Donald Trump.

"Ce qui s'est passé avec (les migrants du) Honduras est incroyable, la façon dont certains pays d'Amérique latine les ont soutenus, leur ont donné à manger, un toit et tout ce dont ils avaient besoin. Mais il y a eu aussi des pays qui ont refusé de les aider", a déclaré à José Pablo Paz, étudiant en télécommunications de 20 ans.

Auparavant, dans son premier discours au Panama, devant les autorités du pays, François a fustigé "toute forme de corruption" en politique, au moment où plusieurs scandales financiers éclaboussent des dirigeants sur le continent américain.

Il a lancé aux responsables politiques "une invitation à (...) mener une vie qui montre que la fonction publique est synonyme d'honnêteté et de justice et antinomique de toute forme de corruption".

Une douzaine d'ex-présidents d'Amérique latine sont en prison, en fuite, impliqués ou destitués pour des affaires de ce type.

Jeudi en fin de journée, le souverain pontife a été accueilli comme une rock star par des hourras et les applaudissements de milliers de jeunes du monde entier, dont certains avaient attendu durant plusieurs heures au bord du Pacifique.

Dans cette région où l'influence des évangéliques ne cesse de grandir, il a dit ne pas vouloir d'une Église plus "cool" ou "divertissante" pour attirer de nouveaux fidèles.

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