"Il est reproché à Paul Boro d'avoir armé un groupe de jeunes qui devaient tirer sur les forces de l'ordre lors de la marche organisée par l'opposition samedi", a déclaré à l'AFP une source sécuritaire. "C'est pour cela qu'il a été arrêté, pour les besoins de l'enquête", a ajouté cette source sans préciser quel service avait procédé à son interpellation.
La manifestation de l'opposition, qui a rassemblé samedi plusieurs milliers de personnes, s'est déroulée sans incident, selon les autorités.
Paul Boro, ancien secrétaire-général de section du Rassemblement pour le Mali (RPM) du président réélu Ibrahim Boubacar Keïta et ex-directeur du palais des Congrès de Bamako, est le vice-président du Mouvement Mali Kanu dirigé par le haut fonctionnaire international Modibo Koné. Celui-ci, après s'être présenté au premier tour, a ensuite rallié le camp de M. Keïta tandis que M. Boro soutenait son adversaire, Soumaïla Cissé.
Une "dizaine de véhicules banalisés" ont surgi dimanche soir et des gens "encagoulés" ont "défoncé la porte de sa maison au prétexte que des armes y seraient cachées", lui ont passé les menottes devant sa femme et ses enfants et l'ont emmené vers une destination inconnue, a expliqué à l'AFP un membre de son entourage.
"C'est un enlèvement. Leur manière de faire, sans le mandat d'un procureur, est une violation (du droit). Nous avons fait le tour des commissariats et des prisons mais c'est après que nous avons appris qu'il était en détention dans un lieu secret aux environs de Bamako", a déclaré à l'AFP une conseillère de Soumaïla Cissé, Diakité Kadidia Fofana, en qualifiant de "mensonges" les accusations portées contre M. Boro.
"C'est un règlement de compte politique. Il a démissionné du RPM. On veut lui faire payer le fait qu'il n'a pas suivi Modibo Koné dans son soutien à IBK", a ajouté Mme Fofana.
La cour constitutionnelle malienne a confirmé le 20 août la victoire de M. Keïta mais M. Cissé, qui accuse le pouvoir d'avoir organisé une fraude massive, n'a pas reconnu sa défaite et continue appeler à la "mobilisation".
Avec AFP