Samba David, responsable de la Coalition nationale pour le changement (CNC), qui s'oppose au président Allassane Ouattara, "a été invité pour une séance de travail avec les responsables de la CEI, après avoir reporté sa manifestation", a expliqué à l'AFP Pulcherie Gbalet, militante de la société civile et proche de M. David.
"+On vient de nous arrêter+! C'est le message (SMS) que nous a envoyé un membre de la délégation de cinq personnes que conduisait M. David à la CEI, avant qu'on ne confisque leurs portables", a ajouté Mme Gbalé.
Samba David avait été condamné en 2015, à six mois de prison ferme pour avoir appelé à des marches de protestation contre la candidature de M. Ouattara à la présidentielle. Il avait été libéré au bout de trois ans d'emprisonnement.
Vendredi, le Parlement ivoirien a voté en commission la loi sur la recomposition de la CEI, dernière étape avant son adoption en plénière qui ne fait presque aucun doute le pouvoir ayant la majorité absolue.
La nouvelle CEI doit comprendre 15 membres, contre 17 auparavant: un représentant du président de la République, un du ministre de l'Intérieur, six de la société civile, six des partis politiques - équitablement répartis entre le pouvoir et l'opposition - et un représentant du Conseil supérieur de la magistrature.
L'opposition estime que la nomination des membres de la société civile par l'administration ne présente pas de garanties d'indépendance et estime que la commission sera "inféodée" au pouvoir.
La Cour africaine des droits de l'homme avait rendu en 2016 un arrêt enjoignant au gouvernement ivoirien de réformer la commission.
La crédibilité de la CEI est jugée cruciale en vue de la présidentielle de 2020 qui s'annonce tendue, dix ans après la crise post-électorale ivoirienne. Celle-ci avait fait plus de 3.000 morts après le refus du président Laurent Gbagbo d'admettre sa défaite face à l'actuel chef de l'Etat, M. Ouattara.