Ces arrestations, effectuées lundi soir par des soldats éthiopiens ainsi que de l'Erythrée voisine, ont visé les camps tentaculaires qui se sont formés près de la ville de Shire, ont affirmé mardi à l'AFP Amnesty International et des témoins.
Près de 200 déplacés ont été frappés par les soldats qui ont confisqué leurs téléphones avant de les faire monter dans des camions, selon Fisseha Tekle, chercheur à Amnesty.
Le HCR est "profondément alarmé" par ces actes, a déclaré à l'AFP mercredi Elisabeth Haslund, une porte-parole de l'organisation, déplorant une situation "traumatisante" pour l'ensemble des déplacés.
"Nous avons constaté que des milliers (d'entre eux) avaient fui ces sites parce qu'ils ne s'y sentent plus en sécurité", a-t-elle indiqué, précisant que le nombre de personnes arrêtées pourrait avoisiner les 700.
Un responsable des autorités locales, Tewodros Aregai, a affirmé mardi à l'AFP que ces arrestations avaient été motivées par des informations faisant état de l'infiltration dans ces camps de forces antigouvernementales.
Il a assuré que des vérifications étaient en cours et souligné que neuf civils avaient été relâchés mardi soir.
Les populations déplacées de Shire sont principalement des familles d'agriculteurs qui ont été expulsées de l'ouest du Tigré, où un "nettoyage ethnique" a eu lieu selon le secrétaire d'État américain Antony Blinken.
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a lancé le 4 novembre une opération militaire contre les autorités tigréennes, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), en dissidence vis-à-vis du pouvoir central.
M. Abiy avait promis une victoire rapide, mais presque six mois après la prise de la capitale régionale, Mekele, par l'armée fédérale, des combats se poursuivent au Tigré, où la situation humanitaire critique alarme la communauté internationale.