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Arrestation de nombreux Burkinabè en Guinée pour orpaillage clandestin


Abou Keita, âgée approximativement de cinq ans, tamise des pépites à la recherche de l’or dans la mine de Djikouloumba, près de la région de Kankan, Guinée, 27 avril 2008.
Abou Keita, âgée approximativement de cinq ans, tamise des pépites à la recherche de l’or dans la mine de Djikouloumba, près de la région de Kankan, Guinée, 27 avril 2008.

Des témoins font état de nombreux ressortissants Burkinabè arrêtés en Guinée pour exploitation illégale de l'or.

Des dizaines de Burkinabè ont été arrêtés ces derniers jours en Guinée pour s'être livrés à l'exploitation artisanale de l'or, une activité interdite par les autorités.

Les Burkinabè arrêtés, dont le nombre exact n'a pas été précisé, étaient détenus mercredi à Siguiri, dans le nord-est de la Guinée, principale zone aurifère du pays, selon des témoins et une source policière joints par l'AFP de Conakry.

Ces arrestations surviennent dans le cadre d'un ratissage de l'armée dans les zones aurifères à la demande du ministère des Mines, a déclaré à l'AFP un responsable de ce département, sans indication de date ni de nombre.

"Depuis cinq jours, nous vivons dans l'enfer. Nous sommes pourchassés, arrêtés, humiliés (...) par les forces de sécurité guinéennes", a dit à l'AFP Hamidou Zoungrana, un orpailleur burkinabè à Doko, près de Siguiri.

Les orpailleurs burkinabè "sont très nombreux à avoir été arrêtés et incarcérés à la prison centrale de Siguiri ou dans les brigades de gendarmerie et de police de la ville", a précisé M. Zoungrana qui estime le nombre d'arrestations entre "cent et deux cents personnes".

L'information a été confirmée par une source policière : "Beaucoup de ressortissants burkinabè ont été arrêtés et détenus à la prison civile de Siguiri en attendant d'être expulsés. Ils ne comprennent pas que cette exploitation artisanale de l'or a été interdite par les autorités guinéennes depuis trois ans".

Selon cette source policière, outre les Burkinabè, des Maliens, des Ghanéens, des Béninois et des Sénégalais s'adonnent depuis plusieurs années à l'orpaillage "sans être inquiétés". "Mais cette fois, les autorités guinéennes sont décidées à mettre fin à cette activité".

Les orpailleurs sont interdits d'activités parce qu'ils interviennent dans une concession appartenant à la société Anglo Gold Ashanti de Guinée (SAG), a expliqué le responsable du ministère. En outre, ces orpailleurs ne paient pas de taxe à l'Etat et détruisent l'environnement.

Lors d'une opération similaire en novembre 2015 dans la localité de Kintinian, une centaine de ressortissants africains, en grande majorité burkinabè, avaient été arrêtés, selon un rapport militaire obtenu par l'AFP.

Ces dernières années, les orpailleurs ontsouvent été chassés des zones aurifères de la région, mais y sont ensuite revenus, selon les autorités.

La Guinée a engagé des efforts pour "freiner l'exploitation sauvage des zones aurifères", avec notamment l'organisation le 6 février pour la première fois d'une Journée nationale des orpailleurs, en présence du président Alpha Condé. Le ministre des Mines, Abdoulaye Magassouba, avait alors indiqué que l'orpaillage avait rapporté au pays en 2016 304 millions de dollars (271 millions d'euros);

Avec AFP

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