Arrivé il y a 18 mois du Paris SG, avec la redoutable tâche de succéder à Arsène Wenger, le Basque n'a jamais totalement convaincu.
La première saison avait pourtant semblé correcte, avec une 5e place à un point de la Ligue des champions et une finale de Ligue Europa perdue contre Chelsea.
Mais le bilan chiffré du début de la seconde saison est accablant.
Arsenal n'a plus gagné depuis 7 rencontres toutes compétitions confondues, du jamais vu depuis 1992, soit avant Wenger.
Sur ses 51 matches de Premier League qu'il aura dirigés, l'Espagnol a marqué le même nombre de points (88) qu'Arsène Wenger sur les 51 derniers de sa fin de règne douloureuse, mais avec des différences de poids.
Alors que le rapport tirs tentés/tirs subis de Wenger sur cette période était de +177, celui d'Emery est de -88 mettant en lumière ses errements aussi bien défensifs qu'offensifs.
Son acharnement à vouloir voir son équipe relancer au sol depuis sa surface alors que ses joueurs manquaient visiblement de qualité technique et d'intelligence tactique pour le faire, aura coûté cher.
- 35 joueurs déjà utilisés -
Arsenal est peut-être l'une des équipes qui produit le moins de longs ballons en championnat cette saison (4e avec 56 par match en moyenne), mais elle est surtout celle qui a commis le plus d'erreurs amenant des buts (14) en Europe.
Se réfugiant dans un discours incompréhensible, où il assurait voir des progrès chez ses joueurs que personne d'autre ne constatait, il a bien souvent donné l'impression d'être aussi déboussolé que son équipe.
Le problème de leadership patent chez les Londoniens n'est pas lié qu'au manque de caractère des joueurs, sauf peut-être le Français Matteo Guendouzi, seul à lever la voix, malgré ses 20 ans et ses prestations imparfaites.
Lors des 78 matches qu'il a dirigé en compétition officielle, Emery a désigné 9 capitaines différents. Et encore ! Laurent Koscielny, parti à Bordeaux cet été, a porté le brassard à 24 reprises.
Pire, personne aujourd'hui ne saurait expliquer le jeu qu'Emery voulait mettre en place.
Avec 35 joueurs utilisés en championnat cette saison - 1er de Premier League -, et ses 32 remplacements avant la mi-temps - 1er également -, il semblait perdu.
- Croire encore à la Ligue des champions -
En termes de schéma de jeu ce n'est guère mieux: Arsenal a débuté 22 matches de PL en 4-2-3-1, son organisation fétiche, mais aussi 15 avec 3 défenseurs centraux et 14 dans une autre organisation à 4 défenseurs, type 4-4-2 avec milieu en losange.
En décidant de couper dans le vif lors d'une séquence de matches rapprochés, contrairement à Tottenham qui a profité de la trêve internationale pour remplacer Mauricio Pochettino par José Mourinho en moins de 24 heures, Arsenal prend un risque calculé.
Pour l'intérimaire Ljungberg, ancien de la maison, l'urgence sera de profiter du déplacement à Norwich, 18e, dimanche, pour réduire si possible l'écart de 8 points avec le Top 4 et croire encore à la qualification en Ligue des champions.
Les noms de remplaçants potentiels fleurissent depuis belle lurette. Il y a les coaches libres comme l'ex de la Juve Massimiliano Allegri ou Pochettino, malgré son passé récent de "Spurs" qui lui mettrait une grande cible sur le dos chez les supporters.
Et il y a les coaches sous contrat, comme Mikel Arteta, l'adjoint de Pep Guardiola à Manchester City, lui aussi un ex-Gunner ou Nuno Espirito Santo, mais il paraît difficile de voir Wolverhampton, 5e et qualifié pour les 16e de Ligue Europa, le lâcher en cours de saison.
Les Gunners ont intérêt à viser juste, cette fois !