"Notre objectif est très clair : les jeunes Africains doivent avoir accès à leur patrimoine, mais aussi à celui de l'humanité. Cela passe par des restitutions, mais aussi par des prêts, des dépôts à long terme, des expositions, des échanges d'ingénierie muséale. Il ne s'agit pas de vider les musées, mais de travailler étroitement avec eux sur l’objectif de faire circuler les œuvres", a-t-il dit dans un entretien avec l'hebdomadaire Journal du dimanche.
Le ministre se range ainsi derrière l'Académie des beaux-arts et le musée parisien du quai Branly, favorables à une circulation des oeuvres plutôt qu'à leur restitution massive préconisée dans le rapport rendu le 23 novembre par deux universitaires, Bénédicte Savoy du Collège de France, et Felwine Sarr, de l'université de Saint-Louis au Sénégal.
Ces deux derniers se sont prononcés pour une restitution par la France de dizaines de milliers d'oeuvres d'art africain qui ont été pillées pendant la colonisation ou acquises à bas prix.
Aussitôt, Emmanuel Macron a décidé de restituer 26 objets au Bénin, des prises de guerre de l'armée française en 1892, alors qu'ils sont pourtant inaliénables, selon le code du patrimoine, à l'instar de toutes les pièces de musées français.
Face à ce dilemme cornélien, le ministre de la Culture a estimé que "l'inaliénabilité des oeuvres" était "un principe important mais, comme tout principe, il peut y avoir des exceptions et cela pourrait être le cas avec le Bénin".
"Une étude juridique est en cours. S'il faut passer par une loi, nous le ferons" a-t-il ajouté.