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Assassinat de deux humanitaires en un mois: "du jamais vu" pour le CICR


Un homme demande la libération d'Alice Nggadah à Abuja, au Nigeria, le 16 octobre 2018.
Un homme demande la libération d'Alice Nggadah à Abuja, au Nigeria, le 16 octobre 2018.

L'assassinat de deux employées du CICR au Nigeria en l'espace d'un mois, du "jamais vu", révèle une absence de respect des personnels de santé par les groupes armés qui préoccupe profondément l'organisation humanitaire, a déclaré mardi sa directrice Afrique, Patricia Danzi.

"L'exécution de deux collègues en un mois, en quatre semaines, c'est quelque chose qu'on n'a jamais vu", s'est indignée la directrice suisso-nigériane du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour l'Afrique, lors d'une rencontre avec quelques journalistes au Forum de paix et de sécurité de Dakar.

"Les enlèvements c'est quelque chose auquel, malheureusement, on fait face", a-t-elle souligné en évoquant en particulier "d'autres collègues" kidnappés ces dernières années en Syrie.

Mais "ce n'est pas quelque chose qui arrive souvent en Afrique" et, quand cela se produit, cela se termine "normalement avec des fins heureuses", a-t-elle insisté.

Trois humanitaires nigérianes avaient été enlevées le 1er mars dans une attaque visant la ville de Rann (extrême nord-est), au cours de laquelle trois autres travailleurs humanitaires et huit soldats nigérians avaient été tués.

Deux des femmes kidnappées, Saifura Khorsa et Hauwa Mohammed Liman, des jeunes sages-femmes qui travaillaient pour le CICR, ont été "exécutées", mi-septembre et mi-octobre respectivement, par le groupe Etat islamique en Afrique de l'ouest, une composante de Boko Haram, a expliqué Patricia Danzi.

La troisième, Alice Loksha, qui travaillait pour l'Unicef, (Fonds des Nations unies pour l'enfance), est toujours entre les mains du groupe.

Une infirmière du CICR a par ailleurs été enlevée en mai en Somalie où elle est toujours détenue, a rappelé Patricia Danzi.

"On est inquiet de voir que le respect du personnel de santé n'est pas garanti, qu'en conséquence la réponse aux besoins des populations n'est pas garanti et que la réflexion des groupes ne va pas au-delà de ça", a-t-elle déploré.

Nombreuses au sein des services de santé, les femmes se retrouvent "en première ligne" et sont donc "très exposées", a-t-elle ajouté.

Le CICR est particulièrement présent dans le nord-est du Nigeria, et a participé à de nombreuses négociations pour la libération de lycéennes de Chibok, enlevées en 2014.

Le Nigeria représente son deuxième plus gros terrain d'intervention en Afrique après le Soudan du Sud et avant la République démocratique du Congo.

Près de la moitié des fonds et des effectifs du CICR sont consacrés à l'Afrique, avec un budget 730 millions d'euros par an et 7.500 employées sur le tout le continent, a précisé la directrice régionale.

Avec AFP

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