Entre commentaires sexistes et contacts physiques non sollicités, Jessica Barraza, 38 ans, estime travailler depuis son arrivée sur le site fin 2018 dans un environnement hostile pour les femmes, explique sa plainte déposée jeudi et transmise vendredi à l'AFP par son avocat. En septembre, un de ses collègues s'est par exemple faufilé derrière elle avant de placer sa jambe entre ses cuisses.
"Presque tous les jours pendant trois ans, mes collègues femmes et moi-même avons été considérées comme des objets, menacées, touchées, fait l'objet d'avances sur le lieu de notre travail", dénonce-t-elle dans un communiqué. "Je me suis sentie dégradée, humiliée, traumatisée."
Les gestes et paroles déplacées venaient aussi bien de ses collègues que de ses superviseurs, assure-t-elle.
Elle s'est plainte à plusieurs reprises auprès de supérieurs hiérarchiques et auprès d'un représentant des ressources humaines mais aucune action n'a été, à sa connaissance, engagée.
Elle estime avoir en revanche fait l'objet de représailles après divers signalements, comme l'assignation à un nouveau poste ou une mesure disciplinaire pour abandon de poste après l'épisode avec l'homme plaçant sa jambe entre les siennes.
Actuellement en congé maladie, avec un diagnostic de trouble post-traumatique, elle demande des indemnités compensatoires ainsi que des dommages punitifs, ainsi que l'obligation pour Tesla de mettre en place des programmes de formation, de contrôle et de sanctions visant à prévenir tout harcèlement sexuel.
Le groupe dirigé par Elon Musk n'avait pas dans l'immédiat répondu à une sollicitation de l'AFP.
Cette plainte est déposée quelques semaines après la décision par un jury californien de condamner Tesla à verser à un ex-employé noir 137 millions de dollars de dommages et intérêts, pour avoir fermé les yeux sur le racisme que subissait l'homme dans une de ses usines.