L'attaque jihadiste qui a fait 30 morts le 15 janvier à Ouagadougou a bien été menée par "trois assaillants", selon les premiers éléments de l'enquête, a déclaré mercredi 27 janvier la procureure burkinabè, précisant qu'une personne était encore en garde à vue.
"Les investigations menées jusqu'à ce jour renforcent la thèse des trois assaillants", a indiqué la procureure Maiza Sérémé lors d'une conférence de presse au Palais de justice de Ouagadougou.
Ces trois assaillants avaient été tués le 16 janvier au petit matin par les forces de sécurité.
De nombreux témoins avaient fait état de plusieurs jihadistes alors que le Premier ministre français avait même indiqué le 19 janvier devant l'Assemblée nationale française qu'il y avait six assaillants, dont trois en fuite.
Ces hypothèses avaient été infirmées par plusieurs sources concordantes (justice, sécuritaires, diplomatiques) qui soulignaient que les assaillants, "très mobiles", avaient aussi changé de vêtements pendant l'attaque.
Le groupe jihadiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui a revendiqué l'attaque, avait publié le 18 janvier les photos de trois membres du commando alors que le ministre de l'Intérieur Simon Compaoré avait indiqué qu'il y avait trois assaillants. Le Premier ministre français s'est "sans doute exprimé sur la base de premiers compte-rendus", corrigés par la suite, de source proche du dossier.
Deux hommes aux traits sahéliens, un homme aux traits soudanais
"Sur les trois assaillants, deux ont des traits sahéliens tandis que le troisième de teint noir présente des traits soudanais", a affirmé la procureure, précisant que les recherches pour déterminer leurs nationalités se poursuivaient.
Mme Sérémé a aussi indiqué qu'une personne était encore en garde à vue dans le cadre de l'enquête.
"Huit individus ont été interpellés depuis le 16 janvier, 7 ont été élargies (libérées) pour insuffisance de preuves et une personne est en garde à vue pour des recoupements supplémentaires", a-t-elle dit.
"Nous avons retrouvé un lien entre les assaillants et lui, maintenant quel est le niveau d'implication entre les deux parties ?", a ajouté le capitaine de gendarmerie Youmandia Lompo, aux côtés de la procureure.
Il existe "une probabilité qu'il y ait eu contact entre au moins un des assaillants et l'individu qui est de nationalité burkinabè", a ajouté l'officier.
Le 15 janvier, des jihadistes ont attaqué l'hôtel Splendid, le café-restaurant Cappuccino, l'hôtel Yibi et le bar Taxi-Brousse, tous situés sur l'avenue N'Krumah, la plus fréquentée de la capitale Ouagadougou. Ils ont fait 30 morts, majoritairement des Occidentaux, et 71 blessés.
Avec AFP