Sur place, le correspondant de VOA Afrique, Abdoul-Razak Idrissa, donne les détails de l'attaque.
De son côté, le ministre a été très actif sur Twitter où il fait des annonces successives sur ce qu'il se passait sur place :
"La prison civile de Koutoukalé où sont détenus de nombreux terroristes, Maliens notamment, a été attaquée à 4h00 ce matin. L'ennemi a été repoussé laissant derrière lui des morts portant des ceintures explosives", selon le ministre.
L'attaque survient après l'enlèvement vendredi d'un humanitaire américain que ses ravisseurs ont emmené au Mali voisin.
La prison de haute sécurité de Koutoukalé est considérée comme la plus sûre du pays. C'est là que les autorités gardent les détenus les plus dangereux et notamment les éléments jihadistes des groupes sahéliens ou du groupe nigérian Boko Haram.
La prison se trouve dans une zone broussailleuse sans aucun bâtiment aux alentours. Elle est reliée à la route nationale 1 par une piste, volontairement laissée non bitumée et difficilement carrossable, située à quelques kilomètres d'une route nationale
Opérations en cours
Selon les premiers éléments, les assaillants sont arrivés sur plusieurs motos mais n'ont pu pénétrer dans l'enceinte.
L'assaillant dont le corps était encore sur place en fin de mâtinée portait une djellaba grise et avait la tête enturbannée. Il disposait d'une ceinture explosive qui était intacte. Une autre ceinture explosive était aussi visible sur une des trois motos calcinées. Sans doute, les ceintures devaient-elles servir à faire exploser les murs ou le portail.
"Une course poursuite s'est ensuite engagée pour tenter d'arrêter les assaillants dont le nombre reste indéterminé", a confie une source sécuritaire à l'AFP.
"Il y a eu un accrochage à Simiri", au nord de Niamey, a poursuivi cette source, en assurant que les opérations étaient "en cours".
Les contrôles à l'entrée de Niamey, déjà habituellement très surveillée, ont été renforcés avec un déploiement militaire exceptionnel, a constaté l'AFP.
Les attaques de prison sont fréquentes dans ce pays sahélien parmi les plus pauvres du monde et qui doit faire face à la fois aux groupes jihadistes sahéliens à l'est et au nord mais aussi aux islamistes nigérians de Boko Haram au sud-est.
Le 30 octobre 2014, un groupe armé avait attaqué la prison de Ouallam, à 100 km au nord de Niamey, et libéré plusieurs détenus.
En juin 2013, la prison civile de Niamey avait été attaquée par un "commando armé", tuant au moins deux gardes pénitentiaires et en blessant trois autres. Les assaillants avaient réussi à exfiltrer 22 "terroristes" dont des combattants de Boko Haram, ainsi que Cheïbane Ould Hama, un "grand criminel" malien, qui était déjà condamné pour l'assassinat de quatre Saoudiens au Niger, près de la frontière malienne, et d'un Américain à Niamey en 2000.
Toute la zone sahélienne du Niger et du Mali est particulièrement instable.
Le 7 octobre, 22 soldats nigériens ont été tués dans un camp de réfugiés maliens à Tazalit, à environ 300 km au nord-est de Niamey, au cours d'une attaque d'hommes armés venus du Mali.
Pour empêcher l'infiltration de groupes armés et faire face à la menace permanente, le Niger, qui fait fréquemment appel aux bailleurs de fonds internationaux, mobilise d'importantes ressources pour des dépenses militaires. Il accueille des bases militaires française et américaine et une base logistique allemande doit être construite dans les mois qui viennent.