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Attentats de Bruxelles : l'enquête avance pas à pas


Sa trace a été perdue le 22 mars : la justice belge a diffusé de nouvelles images et fait appel au public pour retrouver le troisième assaillant de l'aéroport de Zaventem, le mystérieux "homme au chapeau" des attentats de Bruxelles.

Après plus de deux semaines de traque sans résultats depuis ces attentats fatals à 32 personnes, le parquet fédéral belge souhaite à nouveau "faire un appel à la population", a annoncé un porte-parole, Thierry Werts, au cours d'une conférence de presse. Un premier avis avait été diffusé le 22 mars.

Les magistrats ont donné le détail, à l'aide d'un clip vidéo, du parcours du suspect de sa sortie de l'aérogare jusqu'à ce que sa trace se perde dans Bruxelles environ deux heures plus tard. On le voit parfois courir, parfois marcher. Il semble même à un moment tenir un portable à l'oreille.

Le 22 mars, après les deux explosions à l'aéroport international de Bruxelles-Zaventem, à 07H58, l'homme, pantalon foncé, chaussures brunes et veste claire, sort du site de l'aérogare.

Il traverse à pied la commune de Zaventem où il se débarrasse de sa veste. Repéré par des caméras de vidéosurveillance à 08H50, 09H42, 09H49, la dernière le filme à 09H50.

"La veste pourrait donner de précieux renseignements si elle était retrouvée", souligne l'avis de recherche.

Pas de départ immédiat d'Abdeslam

Car, depuis le 22 mars, l'enquête marque le pas.

Seule certitude, les trois kamikazes - Ibrahim El Bakraoui et Najim Laachraoui à l'aéroport, Khalid El Bakraoui dans le métro bruxellois - sont directement liés aux commandos responsables des attentats qui avaient fait 130 morts et des centaines de blessés le 13 novembre à Paris.

Les frères El Bakraoui sont soupçonnés d'avoir loué des planques en Belgique pour les assaillants du 13 novembre. Quant à Najim Laachraoui, il est considéré comme l'artificier de la cellule qui a perpétré les tueries de Paris et de Bruxelles.

Le trio apparaît donc associé au suspect-clé Salah Abdeslam, logisticien présumé du carnage parisien, arrêté le 18 mars à Bruxelles après plus de quatre mois de cavale au nez et à la barbe des policiers belges.

Ce dernier, dont la remise à la France était considérée comme imminente, ne sera pas transféré "avant plusieurs semaines", a assuré jeudi son avocat, Sven Mary. La justice belge souhaite l'entendre au moins dans l'enquête sur une fusillade survenue à Bruxelles trois jours avant son arrestation, quand une opération de police liée aux attentats de Paris avait dégénéré.

Interrogé par l'AFP, le parquet fédéral a toutefois indiqué qu'il était "beaucoup trop tôt" pour se prononcer sur une quelconque date de remise à la France.

Outre Salah Abdeslam, plusieurs autres inculpés dans le volet belge de l'enquête sur les attentats du 13 novembre ont vu leur détention provisoire prolongée jeudi.

Suivi psychologique

Deux hommes sont par ailleurs toujours recherchés.

L'un est seulement connu sous la fausse identité de Naïm Al Hamed. Selon une source proche de l'enquête, ses empreintes ont été retrouvées dans l'appartement de Bruxelles d'où étaient partis les auteurs des attentats à l'aéroport, et où 15 kilos d'explosifs ont notamment été retrouvés.

Ces empreintes ont révélé qu'il s'était mêlé au flot des migrants passés par l'île grecque de Leros le 20 septembre dernier.

L'autre est un homme ayant parlé avec Khalid El Bakraoui dans le métro, peu avant l'attaque-suicide. Rien ne démontre toutefois pour le moment qu'il pourrait avoir été en lien avec les membres du commando de Bruxelles.

Les différentes investigations se poursuivent et la justice belge a prolongé jeudi la détention provisoire de trois individus qui, selon une source proche de l'enquête, font partie de l'entourage des frères El Bakraoui, ainsi que de plusieurs autres inculpés dans le volet belge de l'enquête sur les attentats du 13 novembre.

Selon le ministère belge de la Santé publique, 57 personnes blessées à l'aéroport de Zaventem et à la station de métro de Maelbeek sont toujours hospitalisées en Belgique, et 28 sont en soins intensifs.

Dans un communiqué, la ministre de la Santé, Maggie De Block, a fait savoir que des équipes médicales étaient "entrées en action pour le suivi psychologique" des patients afin de les "aider tout au long du processus de guérison mentale".

Avec AFP

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