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Attentats de Paris : la famille d'une victime attaque la Belgique devant la justice européenne


Jesse Hughes du groupe Eagles of Death Metal se recueille devant la salle de concert Bataclan à Paris, France, le mardi 8 décembre 2015.(AP Photo/Jacques Brinon)
Jesse Hughes du groupe Eagles of Death Metal se recueille devant la salle de concert Bataclan à Paris, France, le mardi 8 décembre 2015.(AP Photo/Jacques Brinon)

Les parents d'une personne tuée dans les attentats de novembre dernier à Paris vont déposer lundi une requête devant la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) visant la Belgique, accusée de "graves dysfonctionnements", a-t-on appris auprès de leur avocate.

Les parents de Valentin Ribet, un avocat de 26 ans mort à la suite de l'attaque de la salle de concerts du Bataclan, "estiment que de graves dysfonctionnements se sont produits dans le système belge de protection et de surveillance, ce qui a facilité l'infiltration des terroristes sur le territoire français et la commission de ces attentats", explique Me Samia Maktouf dans un communiqué.

Perpétrés par trois commandos jihadistes dans la capitale française, les attentats du 13 novembre 2015 ont fait 130 morts et des centaines de blessés.

"Ces terroristes, pour la plupart de nationalité belge, provenaient de la ville de Molenbeek-Saint-Jean", une commune de Bruxelles, "où ils avaient été radicalisés, formés au jihad et préparés à des actions armées sur le territoire français", souligne Me Maktouf.

Parmi eux notamment, le cerveau présumé des attentats, Abdelhamid Abaaoud, tué à Saint-Denis, en banlieue parisienne, et Salah Abdeslam, en fuite, "ont pu se déplacer entre la France et la Belgique, et ce malgré une surveillance de la part des autorités belges", déplore l'avocate, qui défend plusieurs familles de victimes des attentats.

Dénonçant cette "atteinte aux obligations de sécurité", les parents de Valentin Ribet et leur avocate invoquent à l'appui de leur demande l'article 2 de la Convention européenne des droits de l'Homme sur le "droit à la vie".

En théorie, la CEDH ne peut examiner une affaire qu'à condition que toutes les voies de recours aient été épuisées dans un Etat, en l'occurrence, la Belgique. L'avocate a toutefois bon espoir de voir sa demande prise en compte : selon elle, la jurisprudence prévoit qu'il est possible de passer outre l'épuisement des voies de recours, "lorsqu'on ne peut pas faire cesser le trouble en saisissant les juridictions".

Par ailleurs, l'avocate a demandé à Christophe Teissier, l'un des juges chargés de l'enquête, qu'il entende l'ancien bourgmestre (maire) de Molenbeek-Saint-Jean, Philippe Moureaux, régulièrement taxé de laxisme face à la montée de l'islamisme radical dans sa commune. Il vient de publier un livre, "La Vérité sur Molenbeek", dans lequel il estime ne pas se sentir responsable des attentats à Paris.

Pour l'avocate, "l'idée n'est pas de faire porter le chapeau aux autorités belges": "Il s'agit d'une démarche préventive, car le terrorisme touche désormais tout le monde".

Avec AFP

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