"Téléphonez à vos frères qui ont pris les armes, dites leur que (...) nous leur donnons 15 jours pour qu'ils y renoncent", a lancé le président à Mugamba, dans un discours en kirundi (langue nationale) retransmis par la télévision nationale mercredi soir. "15 jours pas plus, dites leur cela", a-t-il insisté.
Selon des sources sécuritaires, une nouvelle rébellion née de la contestation du troisième mandat de M. Nkurunziza s'est installée dans cette commune de la province de Bururi, quelque 80 km au sud de Bujumbura, d'où elle mène des attaques dans les secteurs environnants.
"Nous demandons à ceux qui sont chargés de la sécurité et de l'administration d'accueillir convenablement ceux qui vont se rendre" d'ici le délai de 15 jours, a ajouté le chef de l'Etat burundais.
M. Nkurunziza a tenu ce discours, micro à la main et juché à l'arrière d'une camionnette, à quelques centaines d'habitants de Mugamba et des environs, considérés comme "complices" de ces groupes armés, sous haute surveillance policière et militaire.
"Nous sommes le 1er juin, la porte se refermera le 15", a prévenu Pierre Nkurunziza, assurant qu'il donnerait ensuite aux forces de l'ordre "deux mois pour ramener totalement la paix" dans la région.
"Sachez que pour cela, nous sommes prêts à utiliser les mêmes méthodes que dans la province de Bujumbura rural (ouest) en 2010 (...) Nous allons ramener la sécurité", a-t-il martelé.
Après l'élection présidentielle de 2010, dont le résultat avait été contesté par l'opposition, le pouvoir burundais avait écrasé dans le sang, en quelques mois, une rébellion naissante basée dans la province de Bujumbura rural, autour de Bujumbura, la capitale burundaise.
Le président Nkurunziza avait auparavant lancé un ultimatum similaire à celui de Mugamba. L'ONU et les organisations des droits de l'Homme avaient dénoncé la brutalité des forces de l'ordre et des violations massives des droits humains.
Le Burundi a plongé dans une grave crise émaillée de violences lorsque le président Nkurunziza, réélu en juillet, a annoncé sa candidature en avril 2015 pour un troisième mandat. Les violences ont déjà fait plus de 500 morts et poussé plus de 270.000 personnes à quitter le pays.
Avec AFP