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Au Cameroun, la consommation de drogue est en hausse


Séance publique consacrée au sevrage dans un centre de désintoxication à Douala, le 15 juillet 2024.
Séance publique consacrée au sevrage dans un centre de désintoxication à Douala, le 15 juillet 2024.

La consommation de drogue au Cameroun laisse entrevoir des prévalences en hausse. 68% des sujets concernés par la drogue sont scolarisés a révélé le ministre de la Santé publique lors de la présentation du plan stratégique national de lutte contre les drogues au cours des 6 prochaines années.

En 2023, les centres de soins, d'accompagnement et de prévention de la dépendance ont reçu 2057 patients dont 1125 nouveaux cas, selon le ministère de la Santé publique. De nombreux cas ont été enregistrés dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest où sévissent des crises sécuritaires.

"Le nombre de patients demandeurs de soin d’après les chiffres du comité national de lutte contre la drogue est en nette augmentation dans les trois régions en crise, il est passé d’un taux de 10,16% en 2017 à 22,21% en 2019 et depuis 2021 les patients usagers de substances psychoactives, demandeurs de traitements dans les centres de soins de ces trois régions représentent désormais à eux seuls près de 42% de nouveaux recensés", détaille Malachie Manaouda, le ministre de la Santé publique.

L’entrée d’un centre de désintoxication à Douala.
L’entrée d’un centre de désintoxication à Douala.

La tranche d'âge des 19-32 ans est la plus exposée et 87% des personnes sujettes à la consommation des drogues résident en milieu urbain et font face parfois a des préjugés.

"La famille me repoussait, les frères, les amis, tout le monde me disait 'soulard, qu’est-ce qui ne va pas ? Pourquoi tu es devenu comme ça ?' raconte un ancien drogué sous anonymat. La maman a essayé chez les marabouts ça n’allait pas, elle a dit que ce serait mieux de ce côté -ci."

Il faut des semaines pour qu’une personne accroc à la drogue commence à se débarrasser de ses méfaits. "C’est dur les premiers jours les premières semaines de sevrage avec l’habitude qu’on a eu à consommer, on a un manque d’appétit total et puis il y a l’environnement, vous êtes à un endroit que vous ne captez pas, mais au fil des jours, vous vous habituez, trois semaines devient comme trois jours", témoigne un autre ancien patient.

Des centres publics et privés

Dix-neuf centres de prise en charge créés par le gouvernement existent au Cameroun, mais certains se rabattent vers des structures privées pour un meilleur suivi.

"Le toxicomane que l'on prend en charge est parfois agressif, il faut l’amener à l’hôpital, parfois l’enchaîner pour qu’il débute un traitement et il faut se rassurer tous les jours qu’il a pris le traitement et tous les produits pour le désintoxiquer, le purifier de l’intérieur, du cerveau et parvenir à stabiliser ses humeurs", détaille le docteur Abel Messina, médecin en santé mentale qui dirige un centre de désintoxication à Yaoundé.

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"C’est au bout de deux à trois semaines que le patient devient lucide et qu’il peut nous dire ce qui l’a conduit à consommer de la drogue mais nous le prenons en charge pour le resocialiser en lui apprenant des petits métiers, tels que la couture, la broderie, le jardinage", poursuit le médecin.

Le tabac fumé, le cannabis, les boissons alcoolisées, et le tramadol sont les substances les plus consommées au Cameroun.

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