Une bande de jeunes sortent de l’épave d’une voiture, un élève rescapé d’un accident de la circulation au quartier Mimboman dans le 4ème arrondissement de Yaoundé, un gros porteur transportant un conteneur mal attaché renversé sur 3 véhicules faisant 3 morts, les accidents de la circulation se sont multipliés au Cameroun. L'usager Richard Abega condamne les défaillances de la sécurité routière.
Il estime qu'il est important de faire respecter l'interdiction des gros porteurs à certaines heures. « Il me semble qu’à un moment donné dans cette nation, on avait pris une décision qui suspendait la circulation des gros porteurs à une certaine heure, mais à l’heure à laquelle ce gros porteur a causé cet accident, la plupart des gens allaient au travail, il faudrait que des sanctions soient appliquées mais le problème au Cameroun est que chaque gros porteur appartient à quelqu’un qui connait une personne haut placée », affirme M. Abega.
Quelques jours avant, 15 personnes sont mortes sur la route dans la région du Sud. Un camion grumier est entré en collision avec un véhicule transportant 22 passagers. La région du Sud, région natale du Président Paul Biya n’a pas de bonnes routes, regrette Mathurin Bindoua, un résidant du sud et député du RDPC, le parti au pouvoir. « Nous devons nous saisir de l’opportunité que cet accident nous offre, en ce moment même le ministre des travaux publics a engagé les travaux sur la nationale N9 sur la section Mbalmayo-Sangmélima, nous entendons dire que c’est un entretien confortatif, est-ce normal qu'après 40 ans de pouvoir nous soyons encore en train de parler d'entretiens confortatifs sur un axe que le Président de la République emprunte à tout moment ? Cela nécessite une conscience collective », selon le député.
Au premier semestre de cette année, plus de 3000 accidents de la route ont été enregistrés au Cameroun, causant 256 décès d’après le ministère de l’administration territoriale. Le mauvais état des routes fait craindre le pire aux voyageurs. Cette dame qui a requis l’anonymat s’inquiète du tronçon de 112 km reliant Edéa à la cité balnéaire Kribi.
Elle déclare que la route est catastrophique. «On ne parle plus de nid de poules, on dit que ce sont des éléphants qui ont endommagé la route, quand la voiture esquive ces gros trous, on a l’impression qu'elle va se renverser à tout moment, il faut vraiment que le gouvernement prenne les choses en main pour éviter les hécatombes qu’on entend partout ailleurs, il y a un port à Kribi quand même et d’autres sociétés qui génèrent de l’argent », ajoute la femme.
Le ministre des travaux publics Emmanuel Nganou Djoumessi évoque les raisons de l’état avancé de dégradation du réseau routier national. Il cite quatre facteurs principaux :« Un, une durée de vie accomplie dont le vieillissement des chaussées et les ouvrages sont l’illustration. Deux, une pluviométrie abondante et continue face à des ouvrages dimensionnés jadis, pour des volumes d’eau désormais plus importantes et dépassant les projections de construction. Trois, un incivisme tenace de certains usagers de la route dont le non-respect des tonnages et gabarits de véhicules continuent à peser sur la durée de vie des chaussées. Quatre, une allocation financière très importante mais insuffisant pour entretenir un réseau routier qui est passé de 55 mille km de routes en 1986 à 121 mille aujourd'hui ».
Depuis juin dernier, le ministère des transports a lancé une campagne de prévention routière dans les 10 régions du Cameroun.
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