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Au festival des grillades d'Abidjan, on déguste des escargots et du zèbre d'Afrique du Sud


Un employé met en place des morceaux de crocodile dans un restaurant Le Zo chez Felix à Abidjan, le 11 avril 2008.
Un employé met en place des morceaux de crocodile dans un restaurant Le Zo chez Felix à Abidjan, le 11 avril 2008.

Escargots braisés, poissons piqués, langoustes sautées: le festival des grillades d'Abidjan a drainé ce weekend des milliers d'Ivoiriens venus découvrir et déguster des mets du patrimoine culinaire de la Côte d'Ivoire, pays d'Afrique de l'ouest réputé pour sa passion de la gastronomie.

"L'idée est partie d'un simple constat, les Ivoiriens aiment bien manger et se déplacer pour acheter de la nourriture", a expliqué à l'AFP Eric Atta, le commissaire du festival.

"Poulet flambé", "crabe braisé", "méchoui de mouton" ou encore viande de cabri: des menus alléchants étaient proposés parmi la cinquantaine de stands dressés dans un espace aménagé, jouxtant le palais de culture de Treichville, un quartier populaire d'Abidjan.

Venus des quatre coins de la capitale économique ivoirienne, les festivaliers, dont une majorité de jeunes, ont pris d'assaut les stands ce weekend pour "manger et s'amuser".

Sara Sanou, étudiante burkinabè en vacances à Abidjan, explique être venue "goûter au poulet braisé de la Côte d'Ivoire", pour en apprécier "la différence avec le poulet bicyclette, ou poulet au rabilé du Burkina", cuisiné notamment avec la levure de la bière de mil locale.

Aicha Sako, qui travaille dans la communication, s'émerveille quant à elle de "ces moments de convivialité et de retrouvailles".

"C'est le dernier show des vacances", clame une autre festivalière, Ouattara Amy, après avoir croqué à pleine dent dans un poulet au four. La rentrée des classes est officiellement prévue mardi en Côte d'Ivoire.

Cette neuvième édition du festival a reçu comme invitée principale l'Afrique du Sud. La délégation sud-africaine est arrivée à Abidjan avec, dans ses glacières, de la viande de zèbre et de girafe.

"Nous avons eu la chance de déguster le zèbre braisé sud-africain", s'est ainsi réjoui Julien Adaye, un des organisateurs du festival.

Choukouya du Niger

Les deux stands sud-africains proposaient également des grillades dont "une saucisse très fine comme la saucisse de Toulouse (sud-ouest de la France), mais avec beaucoup d'épices", a expliqué à l'AFP Neal Mitchell, un des exposants venu d'Afrique du Sud.

Le "choukouya du Niger", viande de mouton grillée en vente dans les rues de Niamey, était également présent au festival.

Pour joindre l'utile à l'agréable, de nombreux musiciens se sont produits sur un podium géant, malgré une fine pluie qui s'abattait sur la ville.

Mais l'agouti, un gros rongeur de brousse très prisé dans les maquis, ces petits restaurants locaux, a été le grand absent de ce festival gastronomique.

Le gouvernement ivoirien a levé seulement jeudi dernier l'interdiction qui frappait la consommation de la viande de ce rongeur en raison de l'épidémie d'Ebola qui sévissait chez ses deux voisins (Guinée et Liberia), où cette fièvre hémorragique a fait des milliers de morts.

La Côte d'Ivoire, où aucun cas d'Ebola n'a été détecté, avait fermé ses frontières le 23 août 2014 et recommandé d'éviter de consommer ou manipuler de la viande de brousse, soit du gibier, à commencer par l'agouti.

En revanche, le festival a tenu à faire la promotion de l'attiéké, principal accompagnement de la plupart des mets servis.

L'attiéké, fait à base de semoule de manioc cuite, est très prisé par les populations résidant en Côte d'Ivoire mais aussi à l'étranger, où plusieurs tonnes sont exportées chaque mois, notamment au Burkina, au Mali, en France, ou aux Etats-Unis.

Début août, le gouvernement ivoirien a donné son feu vert pour que l'appellation "attiéké" et cette spécialité culinaire du pays soit protégée.

Avec AFP

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