Cette révision des listes va se dérouler du 2 au 31 janvier "dans le cadre des travaux préparatoires à l'organisation du prochain scrutin", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Hermann Immongault dans une déclaration. "Quoique initialement prévue à titre indicatif au mois d'avril 2025 conformément au chronogramme (calendrier) annoncé par le Comité pour la transition (CTRI), la révision de la liste électorale au mois de janvier 2025 ne présente aucune contrariété pouvant tendre à désorganiser le cours des étapes de la transition", a-t-il affirmé.
Cette révision répond à "une exigence de la loi électorale, laquelle ne fixe pas de délai entre cette action et un scrutin qui intervient au cours de la même année", a-t-il ajouté sans autre précision, alors que des rumeurs persistantes annoncent au printemps la présidentielle. Jusqu'à présent le calendrier du CTRI a été suivi dans la plus grande rigueur, avec notamment l'adoption d'une nouvelle constitution, votée par référendum le 16 novembre dernier. Il prévoyait ensuite de réformer le code électoral au premier trimestre 2025, puis de réviser les listes pour tenir en août les élections marquant la fin de la transition.
Porté au pouvoir par la junte qui a renversé la dynastie Bongo le 30 août 2023, le général Oligui a promis de rendre le pouvoir aux civils au terme du processus de transition mais ne cache pas ses ambitions. Il a multiplié ces derniers jours les apparitions publiques liées aux festivités de Noël après avoir ordonné la levée du couvre-feu imposé depuis aout 2023, peu apprécié par les amateurs de vie nocturne. Cependant, ces dernières semaines, l'image du régime a été ternie par deux scandales, le décès d'un jeune militaire torturé à mort pendant un interrogatoire des renseignements militaires et la punition par tonsure de plusieurs jeunes interpellés pour avoir violé le couvre-feu.
En prenant le pouvoir, le CTRI avait promis de "remettre en état une économie ruinée par 14 ans de gabegie et de pillage" et de "réduire une dette colossale qui n’a pas servi au développement" d'un pays par ailleurs riche en pétrole. Mais la dette n'a cessé de se creuser passant de 72,1% du PIB en 2023 à 73,3 % en 2024, avec une projection à 80% en 2025, selon les derniers chiffres du FMI. Et les promesses de rationalisation des entreprises publiques, souvent déficitaires et sujettes à une mauvaise gestion, n'ont pas encore porté leurs fruits, selon la presse locale
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